Une équipe de scientifiques sud-africains a annoncé jeudi 25 novembre la découverte d’un nouveau variant du Covid-19. Ce dernier a été désigné par la lettre grecque « Mu ». Il est jugé « préoccupant » à cause de ses nombreuses mutations, bien que peu de cas aient été recensés pour le moment. Un cas a été recensé en Belgique.
Le variant B1.1.529, ou Mu, a été détecté en Afrique du Sud il y a deux jours. Sa caractéristique principale est le nombre élevé de mutations qu’il porte.
Le professeur Tulio de Oliveira, l’un des responsables des recherches, ignore encore l’impact qu’elles peuvent avoir. Certaines mutations sont déjà connues, et il craint que ce variant ne s’avère « plus contagieux et mieux armé pour tromper les défenses immunitaires du corps humain », a-t-il déclaré sur le site d’information sud-africain Daily Maverick.
Le nouveau variant compte au moins 32 mutations sur la protéine Spike, la partie qui s’accroche aux cellules de notre corps, c’est-à-dire 30 de plus que le variant Delta, très contagieux. Mais pour l’heure, seuls quelques dizaines de cas avaient été découverts en Afrique du sud, au Botswana, un à Hong Kong et un en Israël, à chaque fois sur des voyageurs en provenance du sud du continent africain.
Nouveau cas en Belgique
La donne change avec la Belgique, qui a annoncé, ce vendredi à la mi-journée, avoir détecté un premier B.1.1.529 identifié sur son territoire, en provenance d’Égypte. « On a un cas qui est maintenant confirmé de ce variant. Il s’agit de quelqu’un qui venait de l’étranger. Qui a été testé positivement le 22 novembre. Qui n’était pas vacciné », a déclaré le ministre belge de la Santé, Frank Vandenbroucke, en conférence de presse.
Ce cas a été identifié après les résultats d’un test PCR effectué lundi dernier sur une patiente belge. Le prélèvement a été analysé par le centre hospitalier universitaire de Louvain ; la jeune femme présentait une charge virale élevée lors du diagnostic.
Il s’agit, explique notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet, d’une touriste rentrée d’Égypte via la Turquie le 11 novembre dernier. Elle n’avait aucun lien avec l’Afrique australe. Elle a présenté de légers symptômes grippaux dix jours plus tard. Les membres de son foyer sont asymptomatiques, mais vont être testés.
Déjà des restrictions aux voyages
Les autorités belges venaient d’annoncer à la mi-journée ce vendredi de nouvelles mesures restrictives pour faire face à la cinquième vague de la pandémie. La Belgique avait déjà estimé cette semaine que l’augmentation des hospitalisations et des contaminations était supérieure aux prévisions les plus pessimistes.
Deux heures avant cette annonce de la Belgique, la Commission européenne venait de recommander aux 27 pays de l’Union d’activer la mesure baptisée « freinage d’urgence » pour suspendre l’arrivée de tous les avions en provenance d’Afrique australe.
La France a décidé de suspendre les arrivées des vols en provenance de zones à risque. Le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie ou encore les Pays-Bas, ont également décidé de le faire. Ailleurs dans le monde, les Philippines ont suspendu leurs vols en provenance de tous les pays où a été détecté ce variant.
Des décisions jugées « hâtives » par le gouvernement sud-africain, et qui constituent un coup dur pour le tourisme, juste avant l’été austral. Il faudra « plusieurs semaines » pour comprendre le niveau de transmissibilité et de virulence du nouveau variant, rappelle un porte-parole de l’OMS, alors que des experts se réunissaient ce 26 novembre. L’agence onusienne déconseille par ailleurs les mesures de restriction aux voyages.
Depuis le début de l’épidémie, de nouveaux variants apparaissent et la crainte est toujours qu’ils réduisent l’efficacité des vaccins. Or le variant Mu semble radicalement différent de la souche de Wuhan, qui a servi de base à la conception de ces derniers. Les prix du pétrole étaient en chute libre vendredi soir, le WTI lâchant 10% par rapport à la clôture de la veille, emportés par le risque que fait peser sur la demande d’or noir ce nouveau variant.
Source: RFI
