L’intérim de la primature sera-t-il clos ce lundi ou dans les prochains jours, comme souhaité par le chef du Gouvernement, après sa convalescence ? Quelles conséquences ce repos médical forcé peut-elle avoir sur le pouvoir de Transition ?

maliweb.net- Le principe du parallélisme des formes, bien connu en Droit impose que la fin de  l’intérim de la primature, qui avait été ouvert par un décret présidentiel, soit aussi prononcée par un nouveau décret du chef de l’Etat. Et, dans la pratique, cette démarche ne devrait pas traîner. Le décret devrait être pris dans la foulée même de l’audience que le chef de l’Etat a accordée au Premier ministre, qui venait de démontrer son meilleur état de santé et sa disponibilité à reprendre les missions que le président et le peuple malien auront bien voulu lui confier. A nouveau ? Pourquoi pas. Mais il semble que cette question divise.

Pour certains responsables de l’organe parlementaire de Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga doit simplement être mis au repos définitif à travers un décret de confirmation de l’intérimaire, le col Abdoulaye Maïga à sa place. Et certains de persister et signer que le chef du gouvernement, véritable métronome du M5-RFP n’a plus toutes les cartes en mains pour rassembler les Maliens au chevet du pays malade. D’ailleurs, ce mouvement qui l’a proposé à la primature s’est divisé en deux entités du fait de son insistance à présider son « Comité stratégique ».

C’est ainsi qu’entre les hommes forts du pouvoir, les colonels qui ont renversé IBK et leurs partisans, l’heure n’est pas à l’entente parfaite quant au maintien ou non du Premier ministre dans son fauteuil. Sans compter que certains ministres boudaient un peu le chef du Gouvernement pour certaines de ses prises de positions. C’est le cas de certains ministres, qui ont vu leurs intérêts menacés avec la brouille entre Bamako et certains pays occidentaux.

Par ailleurs, certains partis politiques et même des cadres du secteur privé ne cachaient leur désir de voir le Premier ministre de Transition éjecter, tant son discours et orientations politiques consistant à dénoncer certains axes de coopération agaçaient plus d’un. Conséquence : Dr Choguel est finalement étiqueté comme un « chef du gouvernement clivant ». Et certains responsables politiques comme Amadou Koïta du PS Yelen Kura, Tiéman Hubert Coulibaly de l’UU (hors du pays depuis plusieurs mois) plaident pour son éviction. Quid de l’imam Mahmoud Dicko, l’ex-autorité morale du M5-RFP ? Il estime que le locataire de la primature s’est vautré dans une arrogance qui pourra difficilement faciliter l’union sacrée des Maliens autour de la gestion du pays.

Il ne faut pas minimiser l’antipathie que les dirigeants des pays voisins ont à l’égard du Premier ministre de Transition. Goodluck Jonathan, le Médiateur de la CEDEAO aurait souvenance des prises de positions tranchées de Dr Choguel Kokalla Maïga, qui a été l’acteur majeur de la prolongation de la Transition. Sans oublier qu’à Dakar, Abidjan, Accra, Niamey, Lomé et Cotonou, le Premier ministre Choguel Maïga est montré d’un doigt accusateur comme le politique, qui a convaincu les militaires à ne pas se plier aux orientations-injonctions de la CEDEAO.

Comme on le voit, la remise en selle du chef du Gouvernement pourrait diviser davantage les acteurs sociopolitiques maliens, plus que jamais engagés dans la recherche d’un consensus politique pour sortir le pays de l’ornière.

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