cadre des partis politiques

Au Mali,  les grandes formations politiques montent au créneau pour réclamer les subventions de l’Etat que la loi leur confère. L’aide publique aux partis politiques est interrompue depuis 2018 quand feu Président Ibrahim Boubacar Keïta dirigeait encore le pays.

L’interruption de l’aide publique aux partis politiques devient insoutenable pour certains états major de la formation politique. Cette manne financière très vitale  pour le fonctionnement des partis  est suspendue sans  raison valable par  le  défunt  régime  d’IBK au lendemain de l’élection présidentielle de 2018. Cette mesure a été maintenue par  le régime militaire qui a pris le pouvoir le 20 août 2020.  Aujourd’hui, la situation est insoutenable pour beaucoup de formations politiques ; notamment l’ADEMA PASJ et  la CODEM.  Ils viennent allonger la liste des partis qui réclament cette somme.

Le week-end passé, les deux grands poids lourds de la scène politique malienne ont tenu différemment des assises ordinaires pour redynamiser les instances politiques à quelques encablures des élections locales prévues en juin 2023. La question du financement de l’Etat est largement revenue sur beaucoup de lèvres. L’Alliance pour la Démocratie au Mali  réclame ce financement prévu par les textes. Outre le message de mobilisation des militants pour les futures échéances,  le parti de l’abeille appelle les autorités de transition à s’exécuter en mettant les partis politiques dans leurs droits. Ce financement prévu par la charte des partis politiques est destiné à la formation des militants, à consolidation de la démocratie auprès des populations pour une participation massive aux élections.

Aujourd’hui, son interruption sape les efforts des partis politiques qui y sont très dépendant depuis son instauration vers les années 2000 par le régime du  premier Président démocratiquement élu, Alpha Oumar Konaré. Faute de moyens, nombreuses formations peinent à  tenir les conférences nationales et les congrès ordinaires voire de faire des missions à l’intérieur du pays pour redynamiser leurs comités.  Les rares qui arrivent se contentent des cotisations des militants. Cette contribution ne suffit pas  face à la pléthore des partis politiques qui regorgent moins de cadres  suffisamment riches pour donner plus d’argent.

Au sein de l’opinion malienne, la suppression du financement de l’aide publique aux partis politiques est encourageante. Beaucoup de personnes jugent son impact insuffisant sur la participation des maliens aux élections. Depuis l’instauration de fonds, la participation aux élections n’a jamais atteint les cinquante pour cent. C’est-à-dire moins de la moitié des électeurs inscrits dans la liste électorale participent aux élections. Les scrutins ne suscitent pas d’engouement au sein d’une population moins informée sur les enjeux des élections. Beaucoup reprochent aux partis politiques d’utiliser les ressources de l’Etat pour s’enrichir ou pour payer le vote des électeurs lors  des jours des scrutins.

L’argent  devient un enjeu essentiel le jour du vote au point qu’il a tendance à prendre sur la conviction. Au niveau du sommet de l’Etat, la suppression de l’aide publique est soutenue publiquement pa r Aboubacar Sidiki Fomba, membre du conseil national de transition et président d’un parti politique. Selon lui, elle contribuera à la moralisation de la vie politique au Mali très dépendant à l’argent. Pour lui, l’arrêt du financement va également contribuer à la pratique de la politique par conviction.

Les prochains mois s’annoncent décisifs pour la classe politique. En 2023, le Mali  doit organiser plusieurs scrutins majeurs dont un référendum, des élections des collectivités territoriales, les régionales et les législatives. Ce cycle électoral doit être couronné par la tenue de la présidentielle en février 2024 qui mettra fin  à une longue transition de quatre ans entamée depuis août 2020.

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