– Un nouvel affrontement entre le gouvernement et les rebelles du Tigré s’est déclenché mercredi, compromettant les perspectives de pourparlers de paix
La Commission de l’Union africaine a appelé, mercredi, à la désescalade du conflit militaire entre l’Éthiopie et les forces du Front de libération du Peuple du Tigré qui contrôlent la région la plus au nord du pays.
Cet appel intervient après la confirmation des autorités et des rebelles qu’une nouvelle confrontation a éclaté dans les zones limitrophes de la région du Tigré, après une période d’accalmie depuis le mois de mars en raison d’un cessez-le-feu humanitaire unilatéral déclaré par le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed.
« Le président de la Commission de l’Union africaine, profondément préoccupé par les informations faisant état d’une reprise des affrontements militaires en Éthiopie, appelle à la désescalade », peut-on lire dans un communiqué de la Commission.
Moussa Faki Mahamat a réitéré « le constant engagement de l’Union africaine à travailler avec toutes les parties pour soutenir un processus politique consensuel dans l’intérêt du pays. »
Mahamat a exhorté les parties au conflit à collaborer avec le Haut Représentant de l’Union africaine pour la Corne de l’Afrique, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo.
Le gouvernement s’est déclaré prêt à engager des pourparlers sans préalable avec les rebelles au cours des derniers mois, pour autant qu’ils se déroulent sous la seule médiation de l’Union africaine.
Mais les rebelles du Tigré ont rejeté l’Union africaine comme médiateur, réclamant la tenue de pourparlers sous la houlette du président kenyan sortant, Uhuru Kenyatta.
Après le déclenchement des hostilités, mardi, les deux parties se renvoient la responsabilité de cette nouvelle escalade.
Des milliers de personnes, principalement des civils, ont été tuées et des millions déplacées depuis le début du conflit en novembre 2020, les Nations unies accusant les deux parties de s’être rendues responsables de pertes en vies humaines.
L’ONU a averti que le Tigré « se trouve au bord d’une catastrophe humanitaire », plus de 40 % des quelque 6 millions de personnes de la région étant tributaires d’une aide d’urgence.
Elle a également indiqué que plus de 5 millions de personnes avaient dû fuir leur foyer dans les régions d’Afar et d’Amhara, où les forces du Front de libération du peuple du Tigré ont fait des incursions militaires il y a un an, causant de graves pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables.