– L’audience a été suspendue et renvoyée au 12 décembre 2022
L’ancien président guinéen, le capitaine Moussa Dadis Camara, n’a pas voulu s’expliquer lundi, à son tour de comparution dans le procès des massacres du 28 septembre 2009.
Appelé à la barre, Moussa Camara a expliqué au tribunal qu’il n’était pas en mesure de tenir les débats à cause de son état de santé.
« En toute sincérité, je ne me sens, pour le moment absolument pas, mais je m’en remets à votre sagesse », a déclaré l’accusé.
« Si votre état de santé ne le permet pas, le tribunal est obligé de vous suivre », a répondu le président du tribunal Ibrahima Sory Tounkara. Le juge a voulu en savoir plus sur sa maladie mais Moussa Dadis Camara n’a pas voulu aller dans les détails.
Le magistrat a rappelé avoir déjà été saisi une fois concernant les ennuis de santé du capitaine Camara. Il a affirmé que le procureur lui avait déjà expliqué que l’accusé voulait une permission de trois semaines.
« Ces trois semaines sont déjà épuisées, » précise Tounkara qui rappelle que le tribunal n’a pas reçu de dossier médical par rapport à la maladie de l’accusé.
Après quelques minutes de discussions avec l’ancien président guinéen, le juge a suspendu l’audience et l’a renvoyée au lundi 12 décembre.
Sur les onze accusés qui comparaissent dans ce procès, Moussa Dadis Camara est le neuvième à être appelé à donner sa part de vérité sur les massacres du 28 septembre 2009.
L’ancien chef du ‘’Conseil national pour la démocratie et le développement’’ a dirigé la Guinée entre 2008 et 2009.
Il est poursuivi pour son implication présumée dans ces évènements tragiques.
Le procès s’est ouvert le 28 septembre 2022 à Conakry.
Pour rappel, le 28 septembre 2009, des partis politiques et organisations de la société civile rassemblés dans une coalition appelée ‘’Forces vives’’ avaient mobilisé des milliers de manifestants dans un stade de Conakry pour rejeter tout projet de candidature du capitaine Moussa Dadis Camara à la présidentielle de 2010.
Des militaires ont fait irruption dans le stade et ont réprimé dans le sang la manifestation.
Selon un rapport de l’Onu, 157 personnes ont été tuées, 109 femmes violées et au moins 89 personnes déclarées portés disparus.
Le capitaine Moussa Dadis Camara qui dirigeait le pays à l’époque, avait pris le pouvoir à la mort du président Lansana Conté en décembre 2008.