– Entre 2020 et 2023, pas moins de six pays africains ont subi des changements de pouvoir par le biais de coups d’État

Depuis 2020, l’Afrique a été le théâtre d’une série de coups d’État militaires. Ces coups de force des juntes militaires sont justifiés par l’opposition aux gouvernements en place, souvent critiqués soit sur le plan politique ou celui sécuritaire.

Entre 2020 et 2023, pas moins de six pays africains ont subi des changements de pouvoir par le biais de coups d’État. Parmi ces nations touchées, on compte le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, le Tchad, le Soudan, le Niger, et le Gabon.

Gabon:

Le 30 août 2023, des officiers supérieurs de l’armée gabonaise ont annoncé avoir pris le contrôle, contestant les résultats d’une élection qui accordait un troisième mandat au président Ali Bongo. Le 4 septembre, le général Brice Oligui Nguema, à la tête du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), a prêté serment comme président d’une « transition » dont la fin est prévue en 2025, avec la promesse réitérée de « rendre le pouvoir aux civils » par des « élections crédibles »

Niger:

En juillet 2023, des militaires réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ont renversé Mohamed Bazoum, président élu en mars 2021, installant le général Abdourahamane Tiani à la tête du pays. Depuis lors, des condamnations et tentatives diplomatiques ont été entreprises, notamment par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour rétablir l’ordre constitutionnel. Les militaires au pouvoir, eux, proposent une transition de trois ans avant un retour au pouvoir civil.

Burkina Faso:

Le Burkina Faso a connu deux coups d’État en huit mois. En janvier 2022, le président Kaboré a été chassé du pouvoir par des militaires. Ce coup de force a conduit à l’installation du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba à la tête du pays. En septembre de la même année, Paul-Henri Damiba est renversé par la capitaine Ibrahim Traoré. Celui-ci est investi président de transition jusqu’à des élections prévues en 2024.

Soudan:

En octobre 2021, l’armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, soutenue par les forces paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo a évincé les dirigeants civils de transition avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute en 2019 d’Omar el-Bechir, arrivé au pouvoir en 1993 à la suite d’un coup d’État. Mais au fil du temps, les secrets de l’union entre les deux généraux sont apparues au grand jour. Mohamed Hamdane Daglo dénonce notamment l’échec du putsch de 2021, qui aurait réinstallé « l’ancien régime » d’Omar el-Bechir.

Et depuis le 15 avril 2023, une guerre due a une lutte de pouvoir entre le général Abdel Fattah al-Burhan et son ancien second Mohamed Hamdane Daglo a fait au moins 12 000 morts dans le pays.

Guinée:

En septembre 2021, un coup d’État a mis fin au règne du président Alpha Condé, qui était au pouvoir depuis 2010. Le putsch installe au pouvoir le colonel Mamadi Doumbouya, à la tête du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). La promesse de revenir à un gouvernement civil élu d’ici fin 2024 a été avancée.

Mali:

Le 18 août 2020, un coup d’état est intervenu, mené par le colonel Assimi Goïta, après de nombreuses manifestations organisées par le Mouvement du 5 Juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Bah N’Daw, colonel à la retraite et ancien ministre de la Défense est désigné président de la transition, alors que le Colonel Assimi Goïta, meneur du coup d’Etat est désigné vice-président chargé des questions de défense et de sécurité.

Un changement de gouvernement a conduit à un second cop d’Etat dit aussi « coup de force », le 25 mai 2021, le colonel Assimi Goïta déposa Bah N’Daw président de la Transition et prit la tête de la présidence.

Dans un contexte de « regain de souveraineté du territoire », les dirigeants de la transition malienne ont indiqué organiser les élections en 2024 afin de transmettre le pouvoir aux civils.

Tchad:

La mort du président Idriss Déby lors d’une offensive rebelle en avril 2021 a conduit à une succession mouvementée avec son fils, Mahamat Idriss Deby Itno, prenant temporairement le pouvoir. Des tensions persistent quant au retour à un régime civil démocratique. Le 17 décembre courant, les Tchadiens se sont rendus aux urnes en marge du référendum constitutionnel, une étape importante pour instaurer un retour à l’ordre constitutionnel. Le “oui” l’a emporté avec une majorité écrasante de 86%.

À l’approche de 2024, des pays africains, dirigés par des gouvernements issus de coups d’État, se préparent à passer le flambeau du pouvoir des mains des militaires à celles des civils dans un contexte où la menace des coups d’État demeure présente sur le continent.

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