-Le ministre algérien des Affaires étrangères a cité l’absence d’un accord sur les essais nucléaires français en Algérie (1960-1966) et le refus de la France « de restituer l’épée et le burnous de l’émir, Abdelkader »

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf révèle les raisons du report de la visite du président, Abdelmadjid Tebboune à Paris. Dans un entretien accordé à la plateforme de la chaîne Qatarie Al-Jazeera, Atheer, diffusé jeudi soir, il a cité les « cinq lourds et grands dossiers » qui plombent les relations entre Alger et Paris.

Assurant que la visite du chef de l’Etat algérien en France « fait toujours l’objet de préparatifs », il a cependant précisé que celle-ci « dépend du règlement de ces « cinq dossiers ». Pour l’instant, a-t-il déclaré, «les conditions de cette visite ne sont pas remplies».

Initialement prévue pour les 2 et 3 mai 2023, la visite d’Abdelmadjid Tebboune à Paris a été décalée, dans un premier temps, à la deuxième quinzaine du mois de juin de la même année, avant d’être renvoyée sine die. Ahmed Attaf a donné ainsi, et pour la première fois, les motifs du report.

Il a cité notamment les dossiers de la mémoire, la mobilité des personnes, la coopération économique, les essais nucléaires française dans le Sahara algériens et la restitution de l’épée ainsi que le burnous de l’émir Abdelkader.

Durant sa visite, Abdelmadjid Tebboune, a expliqué le chef de la diplomatie algérienne, « voulait se rendre au Château d’Amboise où était emprisonné l’Emir Abdelkader (…) ». Selon lui, « les autorités françaises ont refusé, comme elles ont refusé de restituer l’épée et le burnous de l’Emir Abdelkader arguant la nécessité d’une loi ».

A ce premier point d’achoppement s’ajoute, a indiqué le ministre, le dossier aussi compliqué qui est celui des essais nucléaires française dans le Sahara algérien et ses effets sur les populations et l’environnement. L’Algérie réclame à la France « une reconnaissance » et une « indemnisation ». Mais les deux pays, a souligné Ahmed Attaf, « ne sont pas parvenus à un accord ».

Entre 1960 et 1966, la France a procédé à 17 essais nucléaires sur les sites de Reggane (dans la wilaya d’Adrar), puis d’In Ekker (Tamanrasset, extrême sud du pays). « Il y a encore des dizaines de détails (…) La France ne s’est pas montrée intéressée par la proposition algérienne de créer un fonds d’investissement de 100 millions de dollars », a-t-il indiqué.

Pour rappel, des documents déclassifiés en 2013 en France ont révélé des retombées radioactives importantes qui s’étendaient de l’Afrique de l’Ouest au sud de l’Europe. «Nous ne sommes pas parvenus à des accords sur cinq grands et lourds dossiers. Mais nous continuons à travailler dessus », a conclu Ahmed Attaf, soulignant que les visites entre les responsables des deux pays se poursuivent pour préparer cette visite d’Etat.

Au début du mois d’août dernier, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait déclaré que sa visite d’Etat en France était « toujours maintenue, mais dépendait du programme de l’Elysée ».

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