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Selon la BCEAO, la mise en place des obligations de relance est rendue nécessaire au regard du volume jugé « exceptionnel » des besoins de financement des Etats au titre de l’année 2021.

Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a tenu, le mercredi 8 septembre 2021, sa troisième réunion ordinaire au titre de l’année 2021, par visioconférence, sous la présidence de Monsieur Tiémoko Meyliet KONE, Gouverneur de la Banque Centrale, son Président statutaire.

Le Comité a passé en revue les principales évolutions de la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente ainsi que les facteurs de risque pouvant affecter les perspectives à moyen terme d’inflation et de croissance économique dans l’Union.

Au titre de la conjoncture internationale, le Comité a noté une forte progression de l’activité économique mondiale au deuxième trimestre 2021, sous l’effet de la poursuite des mesures de soutien budgétaire et monétaire et de l’assouplissement progressif des mesures de restriction de mobilité, lié aux avancées enregistrées dans les campagnes de vaccination. Ce dynamisme traduit également des effets de base favorables, à la suite de la contraction significative de l’activité enregistrée à la même période de l’année précédente. Selon les publications du FMI, en juillet 2021, l’économie mondiale connaîtrait en 2021 une reprise avec une croissance de 6,0%, après une contraction de 3,2% en 2020.

Sur les marchés internationaux, les cours des matières premières ont, pour le quatrième trimestre consécutif, poursuivi leur raffermissement sous l’effet de la reprise de la demande à l’échelle mondiale, de l’amélioration des perspectives économiques, ainsi que de la persistance de contraintes pesant sur l’offre. Selon les données de la Banque mondiale, les prix des produits énergétiques ont connu une hausse trimestrielle de 12,8% au deuxième trimestre 2021, après la forte augmentation de 35,2% observée au trimestre précédent. Parallèlement, les cours des produits de base non énergétiques ont enregistré une progression de 8,6%, après un accroissement de 11,8% un trimestre auparavant. 

Dans ce sillage, l’indice des prix des matières premières non énergétiques exportées par les pays de l’UEMOA s’est accru de 2,7% au cours du deuxième trimestre 2021, après une progression de 5,1% un trimestre plus tôt. Pour sa part, l’indice des prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA a connu une croissance de 4,2% au cours du deuxième trimestre 2021, après une augmentation de 6,9% un trimestre plus tôt.

Examinant la conjoncture interne, le Comité a relevé une consolidation de la reprise de l’activité économique au deuxième trimestre 2021, avec une croissance de 7,7% en rythme annuel, après 3,4% au trimestre précédent. Cette évolution a été portée par l’accélération de la valeur ajoutée dans l’ensemble des secteurs d’activité. Ce regain de dynamisme de la croissance de l’Union est également attribuable à la vigueur de la demande intérieure.

En perspective, la croissance économique retrouverait sa tendance d’avant le choc sanitaire en se situant à 5,4% en 2021 puis à 6,4% en 2022, à la faveur de la consolidation de la reprise de l’activité économique dans l’Union consécutive à la bonne exécution des plans de relance et au maintien des mesures de soutien budgétaire et monétaire.

Au cours des six premiers mois de l’année 2021, l’exécution des opérations financières des Etats membres de l’UEMOA s’est soldée par une atténuation du déficit budgétaire global, en référence à la même période de l’année précédente. Le déficit budgétaire, base engagements, dons compris, est ressorti à 4,6% du PIB contre 5,4% un an plus tôt.

Sur le marché monétaire, les conditions financières sont restées favorables, en ligne avec l’orientation accommodante de la politique monétaire de la Banque Centrale. Le taux d’intérêt moyen pondéré sur la maturité à une semaine du marché interbancaire a baissé, s’établissant à 2,34% contre 2,53% au trimestre précédent. De même, le taux moyen des crédits bancaires s’est replié de 6 points de base par rapport au premier trimestre 2021, pour s’établir à 6,36% au deuxième trimestre 2021.

Pour sa part, la masse monétaire a progressé, en rythme annuel, de 19,5% à fin juin 2021. Cette évolution reflète la consolidation des réserves de change de l’Union et l’augmentation des créances des banques sur le secteur privé et les Administrations Publiques. En particulier, les réserves de change assurent à l’Union 6,2 mois d’importations de biens et services à fin juin 2021.

Le Comité de Politique Monétaire a relevé une accélération des prix à la consommation, le taux d’inflation ressortant à 3,3% au deuxième trimestre 2021 contre 2,2% un trimestre plus tôt. Cet accroissement du rythme de progression des prix est imputable essentiellement au renchérissement des produits alimentaires, du fait de la baisse de la production céréalière dans certains pays et des difficultés d’approvisionnement des marchés induites par les crises sanitaire et sécuritaire dans d’autres pays. Le taux d’inflation sous-jacente est également ressorti en hausse, s’établissant à 2,7%, après 1,9% un trimestre plus tôt. Cependant, à l’horizon de vingt-quatre mois, le taux d’inflation se situerait à 2,2%, soit dans la zone cible de [1,0% – 3,0%] définie pour la politique monétaire dans l’UMOA, en liaison avec les résultats favorables attendus de la campagne agricole 2021/2022. Cela devrait induire une baisse des prix des produits alimentaires locaux.

Sur la base de ces analyses, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,0% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,0%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure inchangé à 3,0%.

Dans les mois à venir, la BCEAO continuera à mettre en œuvre une politique monétaire assurant la stabilité des prix, tout en soutenant le retour à une croissance forte.

Source: Financial Afrik

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