Siégeant au second degré dans le cadre de l’affaire du double assassinat en 2010 des défenseurs des droits de l’homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, la Haute Cour militaire doit se prononcer, ce mercredi 19 janvier, sur la comparution ou non de l’ancien président de la République Joseph Kabila et d’autres personnalités citées par le policier Paul Mwilambwe. 

Depuis sa réouverture en septembre 2021, ce procès a connu plusieurs rebondissements. Des policiers suspectés d’avoir participé à ce double assassinat et d’autres témoins ont fait diverses dépositions en citant plusieurs noms. 

C’est le cas des déclarations faites par Paul Mwilambwe, un des policiers commis à la garde de John Numbi, l’ancien inspecteur général de la police, désormais considéré par la société civile et les familles des victimes comme commanditaire de ce double assassinat.

Ainsi, les parties civiles exigent la comparution et l’audition de ces personnalités dont les noms reviennent régulièrement, à savoir l’auditeur général des FARDC de l’époque, le bourgmestre de la commune de Limete, à Kinshasa, le directeur de cabinet de John Numbi, et l’ancien président Joseph Kabila Kabange. 

Faire éclater la vérité

Les avocats souhaitent également que ces personnalités soient confrontées à Paul Mwilambwe avant les plaidoiries pour, disent-ils, l’éclatement de toute la vérité sur ce qu’ils considèrent comme un crime d’État.

Concernant Joseph Kabila, l’ONG La Voix des sans voix espère que la loi sur le statut des anciens président de la République ne sera pas un obstacle à son audition, au nom, dit-elle, de la consolidation de l’État de droit. 

Floribert Chebeya avait été tué dans les locaux de la police à Kinshasa. Son chauffeur Fidèle Bazana, qui l’accompagnait, a disparu et son corps n’a jamais été retrouvé. La justice a conclu que lui aussi avait été assassiné. Un colonel de la police a été condamné en appel à 15 ans de prison. 

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