– En cas de non-respect des échéanciers de 24 mois fixés aux trois pays en phase de transition pour un retour à l’ordre constitutionnel

Les chefs d’Etats et de gouvernements de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) ont annoncé dimanche à Bissau la probabilité de sanctions majeures contre le Mali, la Guinée et le Burkina Faso en cas de non-respect des échéanciers fixés pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Le président de la commission de la Cédéao, Oumar Alieu Touray, l’a fait savoir lors d’une conférence de presse marquant la fin de la 63ème conférence ordinaire des chefs d’Etats et de gouvernements de l’instance sous-régionale.

« Les chefs d’Etat ont insisté sur le respect strict de l’échéancier électoral. Les autorités de transition ne doivent pas faire obstruction au travail des médiateurs. A défaut de respecter l’échéancier, des sanctions majeures pourraient s’en suivre », a indiqué Touray, assurant que la Conférence a exhorté les trois Etats à rester « fidèles à l’échéancier de transition de 24 mois de manière transparente, inclusive avec toutes les parties prenantes ».

Touray n’a pas, pour autant, donné plus de détails sur la nature des sanctions majeures qu’il a évoquées.

Il a, toutefois, déploré le manque de collaboration des autorités de la transition dans les trois pays  » tel que démontré par l’incapacité des trois médiateurs de la Cédéao à visiter les pays en transition avant le Sommet ».

« La conférence a fortement exprimé son regret par rapport à cet état des choses », a-t-il insisté, assurant de la détermination de la Cédéao à fournir le soutien nécessaire au retour à l’ordre constitutionnel dans les trois pays.

La conférence a, par ailleurs, appelé à l’operationnalisation de la force régionale de manière urgente.

La commission est chargée en collaboration avec les ministères des Etats membres de définir les modalités de contribution financière.

Rendez-vous est donné dans un mois à Abuja pour un nouveau sommet de la conférence pour le suivi des dossiers.

— Le Nigeria prend la présidence tournante

Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a été porté à la tête de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de l’organisation pour un mandat d’une année.

« Nous devons travailler main dans la main pour notre intégration économique inclusive en Afrique de l’Ouest. Nous devons envoyer un signe d’avertissement. Nos populations ont trop souffert, nous devons le faire et nous nous engageons à respecter les règles et principes démocratiques. Comptez sur moi pour cela. Le Nigeria est de retour », a insisté Tinubu, promettant la fermeté face aux changements anticonstitutionnels.

« Nous devons être fermes en matière de démocratie. La démocratie est la meilleure forme de gouvernance (…) Nous devons être l’exemple pour le reste des autres pays de l’Afrique. Sans la démocratie, il n’y a pas de liberté, il n’y a pas d’État de droit. Nous ne permettrons jamais que les coups (d’Etat) se succèdent en Afrique de l’Ouest », a noté le président nouvellement élu.

Le président sortant Umaro Sissoco Embalo a qualifié de nette régression -par rapport aux valeurs de l’Etat de droit et de la démocratie- la prise du pouvoir par les armes et la prolongation des durées des transitions au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.

« Le retour à l’ordre constitutionnel normal dans ces trois pays frères est une nécessité impérative pour la stabilité politique et la promotion de l’Etat de droit démocratique pour le bien être de notre communauté sous régionale », a relevé le président bissau-guinéen dans son allocution d’ouverture du sommet.

« Il est important et urgent d’envisager d’autres formes de mobilisation des moyens financiers au niveau de chacun des États membres avec les partenaires stratégiques pour l’opérationnalisation de notre force d’intervention de lutte contre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de Gouvernement », a encore dit Embalo à l’ouverture du sommet ayant passé en revue la situation dans les trois pays en transition mais encore les questions sécuritaires.

L’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, et le Sahel a, pour sa part, appelé à tenir compte des situations spécifiques de chaque pays pour des transitions réussies.

« Préoccupation majeure pour la stabilité de notre sous-région. Les attaques terroristes, les violences intercommunautaires et la criminalité organisée continuent d’avoir des conséquences désastreuses sur le plan de la sécurité et sur le plan humanitaire dans l’ensemble de la sous-région», a rappelé à ce sujet Leonardo Santos Simão, représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, lors de son intervention a la cérémonie d’ouverture.

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