– Le colonel-major Ismaël Wagué est arrivée vendredi 12 mai à Kidal, à la tête d’une délégation gouvernementale pour rencontrer les représentants des mouvements armés signataires de l’Accord de paix issu du processus d’Alger

Une délégation gouvernementale conduite par le ministre malien de la Réconciliation, le colonel-major Ismaël Wagué, est arrivée, vendredi 12 mai, à Kidal, bastion de l’ex-rébellion dans le nord du Mali, pour y rencontrer les représentants des mouvements armés signataires de l’Accord de paix issu du processus Alger, regroupés autour de la plateforme du « Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement », afin de relancer le processus de paix, bloqué depuis plusieurs mois, a rapporté, samedi, l’agence de presse africaine APANEWS.

Le déplacement d’Ismaël Wagué à Kidal vise à renouer le contact avec les parties signataires de l’Accord de paix de 2015 et à baliser le terrain vers la tenue du référendum du 18 juin prochain dans toutes les régions du Mali, y compris celles tombées sous la coupe des ex-rebelles, souligne la même source.

C’est la toute première fois que les parties signataires de l’Accord se rencontrent pour discuter du processus de paix après plusieurs mois de rupture du dialogue.

« Je me retrouve ici aujourd’hui en visite de courtoisie à Kidal où je viens rendre visite à Alghabass Ag Intalla et à tous les représentants des mouvements signataires de l’Accord avec nous », a déclaré le ministre à l’Antenne régionale de l’ORTM (Office de radiodiffusion télévision nationale du Mali, ndlr).

Et Ismaël Wagué d’insister lors d’une courte visite aux militaires maliens présents à Kidal : « Votre présence est justifiée par l’Accord, le fait que l’Accord soit mis en place, c’est ça qui vous a permis d’être là (…) vous avez une mission régalienne, nous espérons que la mission puisse se faire en coordination avec les autorités de Kidal » .

« L’accord est extrêmement important. Le gouvernement du Mali est dans l’Accord et il fera tout pour, que dans le cadre de l’Accord, vous pouvez vous épanouir et qu’on puisse atteindre nos objectifs d’ensemble. C’est un symbole fort que je sois là aujourd’hui pour vous montrer que quel que soit les difficultés que nous traversons, nous sommes conscients que nous devons être ensemble, que nous devons nous donner la main pour qu’on puisse aller vers la paix, le développement, la sécurité au bénéfice de nos populations. Aujourd’hui plus que jamais, il est important qu’on puisse lutter efficacement contre l’ennemi, à savoir : le terrorisme et l’insécurité », a-t-il souligné.

La dernière réunion du Comité de suivi de l’Accord regroupant toutes les parties remonte au mois de novembre dernier lors de la 47e session du genre qui a été écourtée en l’absence du ministre Wagué représenté par le secrétaire général de son département, rappelle APANEWS.

En décembre 2022, les mouvements armés avaient décidé de suspendre leur participation à tous les mécanismes de mise en œuvre de l’Accord.

Pour lever cette suspension, les mouvements armés ont exigé la tenue d’ « une réunion d’urgence » sur un « terrain neutre » avec une médiation internationale pour évaluer la mise en œuvre de l’Accord huit ans après sa signature.

Les autorités de Bamako ont réagi en bloquant depuis le début de l’année le versement des indemnités aux représentants des mouvements armés dans tous les organes de mise en œuvre de l’Accord.

Les mouvements armés avaient également refusé de participer à la commission en charge de la rédaction du projet de nouvelle Constitution. Même après sa validation par le président de la République, ils n’ont pas reconnu ledit projet arguant que leurs demandes n’ont pas été prises en compte par ledit document. C’est dans ce contexte politique que le gouvernement a annoncé récemment la tenue d’un référendum le 18 juin prochain, initialement prévu le 19 mars dernier.

APANEWS explique que c’est dans le but d’amener les mouvements armés à participer à cette échéance notamment dans les localités sous leur contrôle que le gouvernement a repris langue avec eux. D’où la tenue de cette rencontre à Kidal.

La médiation internationale menée par l’Algérie, multiplie les initiatives dans le but de relancer le débat autour de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger sans parvenir à une avancée tangible.

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