Dans la nuit de mercredi à jeudi, Washington et ses alliés ont fait part d’une menace terroriste à l’aéroport de Kaboul et appelé leurs ressortissants à se tenir à l’écart. Le ministre britannique des Armées a quant à lui évoqué une menace « imminente ».
- Mise en garde contre une « menace terroriste » à l’aéroport de Kaboul
L’ambassade américaine à Kaboul a déconseillé, dans la nuit de mercredi 25 à jeudi 26 août, à ses ressortissants de se rendre à l’aéroport international de la ville. Les citoyens américains se trouvant déjà à l’aéroport ont été appelés à quitter les lieux immédiatement L’alerte de sécurité a été postée sur le site Internet de l’ambassade. Elle demandait aux Américains de « faire attention à leur environnement à tout moment, en particulier dans une foule ».
Selon le président Joe Biden, cette potentielle attaque terroriste serait liée à l’État islamique.
À son tour, la Grande-Bretagne a déconseillé, tard mercredi, à ses ressortissants de se rendre à l’aéroport de Kaboul pour y être évacués du pays, les mettant en garde contre des risques élevés d' »attaque terroriste ».
Jeudi matin, le ministre britannique chargé des Forces armées, James Heappey, a quant à lui évoqué une menace terroriste « très sérieuse » et « imminente » contre l’aéroport de Kaboul.
« Ne vous rendez pas à l’aéroport international Hamid Karzai de Kaboul », a écrit le ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth sur son site Internet. « Il y a une menace élevée et permanente d’attaque terroriste », souligne-t-il. « Si vous vous trouvez dans la zone de l’aéroport, quittez-la pour un endroit sûr et attendez d’autres instructions », ajoute la diplomatie britannique. « Si vous êtes à même de quitter l’Afghanistan en sécurité par d’autres moyens, faites-le immédiatement. »
De son côté, le ministère australien des Affaires étrangères a mentionné une « menace très élevée d’attentat terroriste ». Tout comme Londres, l’Australie a conseillé de ne pas se rendre à l’aéroport et, s’adressant aux personnes déjà sur place, elle leur a recommandé de « se rendre dans un lieu sûr et d’attendre des informations supplémentaires ».
- Les Taliban s’engagent à laisser partir Américains et Afghans à risque après le 31 août
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a assuré mercredi que les Taliban se sont engagés à laisser partir les Américains et les Afghans à risque encore dans le pays après le 31 août.
« Il n’y a pas de date butoir pour notre travail visant à aider d’éventuels ressortissants américains qui voudraient partir », « ainsi que les nombreux Afghans qui ont été à nos côtés pendant toutes ces années », a-t-il martelé, laissant entendre que les troupes américaines pourraient partir même si des candidats à l’évacuation sont encore sur place.
Il n’a toutefois pas dit comment leur départ s’organiserait, dès lors que les forces américaines doivent quitter le pays d’ici à la fin du mois – une date butoir confirmée mardi par le président des États-Unis, Joe Biden.
L’Allemagne avait affirmé un peu plus tôt avoir reçu l’assurance des Taliban que des Afghans pourraient quitter leur pays à bord de vols commerciaux après le retrait définitif des troupes américaines le 31 août.
- Le point sur les évacuations
Quelque 88 000 personnes ont été évacuées depuis la mise en place du pont aérien le 14 août, à la veille de l’entrée des Taliban dans Kaboul, a indiqué la Maison Blanche. Quelque « 58 000 à 60 000 » ont quitté l’Afghanistan du seul fait des États-Unis, selon le général Hank Taylor, de l’état-major américain.
Les opérations se sont encore intensifiées ces dernières heures : près de 19 000 personnes, au total, ont été exfiltrées en 24 heures entre mardi et mercredi, dont 11 200 par les États-Unis et 7 800 par les autres pays.
Il resterait encore jusqu’à 1 500 Américains à évacuer d’Afghanistan, tandis que 4 500 autres ont pu partir depuis le début du pont aérien le 14 août.
- La Belgique, les Pays-Bas et la France mettent fin à leurs évacuations, la Turquie retire ses troupes
La Belgique a annoncé que les évacuations de ses ressortissants et des Afghans qu’elle protégeait avaient cessé mercredi soir.
Les Pays-Bas ont indiqué qu’ils allaient eux aussi interrompre leurs vols d’évacuation depuis Kaboul jeudi, les forces américaines leur ayant demandé de quitter l’aéroport de la capitale afghane avant qu’elles opèrent leur retrait prévu.
« Les Pays-Bas ont été informés aujourd’hui par les États-Unis qu’ils devaient partir et vont probablement organiser les derniers vols plus tard dans la journée », ont annoncé les ministres néerlandais des Affaires étrangères et de la Défense dans une lettre au Parlement.
Quant à la France, le Premier ministre Jean Castex a déclaré que les évacuations allaient prendre fin vendredi soir.
La Turquie a, de son côté, annoncé le retrait de ses soldats, qui avec les militaires américains gardaient l’aéroport de Kaboul.
- Berlin encourage le dialogue avec les Taliban
La chancelière allemande, Angela Merkel, a estimé mercredi que la communauté internationale devait continuer « de dialoguer avec les Taliban », pour préserver les acquis des dernières années.
De leur côté, les présidents russe et chinois, Vladimir Poutine et Xi Jinping, ont annoncé vouloir renforcer leur coopération contre « les menaces du terrorisme et du trafic de drogue venant d’Afghanistan ».
- L’Afghane née à bord d’un avion militaire américain nommée Reach, nom de code de l’appareil
Une petite Afghane née à bord d’un avion militaire américain qui évacuait ses parents vers la base de Ramstein, en Allemagne, a été nommée Reach, du nom de code de l’appareil, a révélé mercredi le commandant des forces américaines en Europe, le général Tod Wolters.