L’effondrement des tours jumelles, au sud de Manhattan, a dégagé un immense nuage de poussière toxique à l’origine de nombreux cancers développés par les personnes qui y ont été exposées.

Mary Ellen Gulotta vivait juste en face des tours jumelles, à Gateway Plaza. Au moment du premier impact, elle était dans la rue, avec son fils de 14 ans. Dix ans plus tard, on diagnostique un cancer à son mari. Puis, il y a 5 ans, son médecin lui diagnostique un cancer des reins dont il évalue le début à 2001 sans savoir qu’elle habitait dans la zone du World Trade Center. Une amie leur signale que leurs cancers sont listés par le Fonds des Victimes comme des cancers dus aux émanations de produits chimiques causés par la destruction des tours. Un parcours du combattant traumatisant commence.

Sur le chemin du collège, le 11 septembre 2001, tout bascule pour Mary Ellen Gulotta et son fils de 14 ans. Ils voient les gens sauter des fenêtres du World Trade Center, et s’écraser. Ils ne sont pas des victimes directes de l’attentat. Mais le traumatisme a fait voler leurs vies en éclat. 

Cinq et quinze ans plus tard, des stigmates physiques apparaissent : Mary Ellen et son mari souffrent de cancers. « Le médecin m’a dit ‘C’est un cancer qui s’est formé dans vos reins il y a longtemps, en 2001. Il ne savait même pas que je vivais là-bas. Mais le Fonds de compensation des victimes l’a listé comme un cancer qui n’est pas forcément commun, mais qu’on retrouve chez de nombreuses personnes qui habitaient autour du site. Ils ont fait le lien à cause de toutes les substances toxiques dans l’air. Il y avait beaucoup de poussière, de particules dans l’air. Ils nous ont dit que c’était propre, qu’on pouvait retourner chercher des choses dans nos appartements, conduire nos voitures qui étaient certainement pleines de ces substances. Ils ne nous ont pas dit ‘N’y retournez pas !’ , on n’avait pas de masques…Ils nous disaient qu’il n’y avait pas de problème avec l’air ». 

Il y a trois ans, ils ont compris qu’ils avaient droit à une compensation. « Ça a été un processus épouvantable ! Vous devez prouver que vous habitiez là, vous devez décrire ce que vous avez ressenti, et c’était très traumatisant. Plusieurs fois avec mon mari, on s’est demandé si on voulait vraiment le faire, parce qu’on trouvait que c’était trop traumatisant… de… d’en parler ». Cette famille n’a perçu la compensation qu’il n’y a que quelques semaines. Les malades du 11-Septembre peuvent toucher jusqu’à 300 000 dollars et les frais médicaux sont eux intégralement pris en charge. 

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