Illustre inconnu avant le coup d’Etat du 18 Août 2020, le Colonel Assimi Goïta a été révélé au grand public après la mise à l’écart du Président IBK. Président du CNSP, il céda sa place pour devenir vice-président sous la contrainte de la CEDEAO qui a préféré un colonel à la retraite N’Ba Daw, au poste de président de la Transition. C’est en faveur d’un second putsch qui a permis aux cinq colonels de mettre le président de la transition, Bah N’Daw, et son premier ministre Moctar Ouane, hors d’état de nuire, que le colonel Assimi Goïta, l’homme fort de la junte a été installé au fauteuil présidentiel. Ainsi commença une nouvelle page de la transition. Il obtient après six mois de sanctions de la CEDEAO un délai de 24 mois et des actes à la fois salutaires et souverainistes ont été posés et qui ont fait de l’homme du 21 mai un patriote adulé par son peuple.  Par certains actes posés en un temps record  beaucoup de Maliens ont fini  par comprendre le bienfondé de la mise à l’écart de Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane. Ces motifs sont entre autres une certaine connivence avec des forces étrangères et surtout leur grande allégeance à la France considérée à tort ou à raison par une frange importante de l’opinion malienne comme l’ennemie du Mali.  Qu’est ce qui a rendu Assimi si populaire au point d’éclipser Bah N’Daw ? Cette popularité ne va-t-elle pas s’effriter au gré des difficultés sociopolitiques qui demeurent sans solutions ?

Pour la deuxième fois de son histoire, la démocratie malienne a connu une turbulence avec l’irruption sur la scène politique des militaires. Le Capitaine Amadou Haya Sanogo en 2012 et Assimi Goïta en 2020. Ce second coup d’Etat qui n’a nullement pas été violent comme le premier a le même motif à savoir la mal gouvernance, l’insécurité et la mise entre parenthèse de la souveraineté du Mali. Le Colonel Assimi Goïta a su montrer la voie à ses compatriotes ce qui lui a donné cette popularité à nulle autre  pareille au Mali et même en Afrique. Dès sa prestation de serment il a posé certains actes et pris certaines décisions pour affirmer la souveraineté de son pays. Parmi les actes qu’il a posés il y a l’expulsion de l’ambassadeur de France du Mali, la fermeture de deux médias, France 24 et RFI taxés des médias au service de la propagande de la politique néocoloniale française au Mali. Comme si ces actes ne suffisaient pas le Mali a expulsé également le porte-parole de la MINUSMA qui se trouve être un français. Ces actes de portée hautement patriotique ont fait du Colonel Assimi un héros national ou encore le symbole de la souveraineté retrouvée. Le Colonel Assimi Goïta ne s’est pas arrêté en si bon chemin il a ordonné le départ des forces françaises du Mali et demandé en même temps la révision du contrat de la MINUSMA afin que la force multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali puisse l’être véritablement. Les deux derniers grands actes qui ont rendu Assimi Goïta Célèbre et populaire c’est avant tout sa coopération avec la Russie et l’acquisition des nouvelles armes qu’elles soient aériennes ou terrestres.

Grace à ces nouvelles acquisitions l’armée malienne est en train de monter en puissance et la peur semble changer de camp. Les terroristes sont terrorisés désormais car ils sont dénichés et neutralisés. Jusqu’où ira cette popularité du Colonel Assimi, si elle ne commence d’ailleurs pas à prendre un coup au regard des difficultés qui s’accumulent et qui demeurent sans solutions.

Cette popularité ne va-t-elle pas s’effriter au gré des difficultés sociopolitiques qui demeurent sans solutions ?

La question vaut son pesant d’or quand on sait que les maliens souffrent énormément à cause de la vie chère avec son corolaire de flambée des prix et surtout d’inflation. Trois maliens sur quatre ne mangent pas à leur faim et la crise financière a fait fermer beaucoup d’entreprises. Nul besoin de rappeler que la crise sociale est la mère de toutes les crises, donc le Colonel Assimi Goïta doit peser de tout son poids pour atténuer la souffrance des maliens. Si force est de reconnaitre qu’il jouit toujours d’une certaine popularité, il n’en demeure pas moins que cette popularité s’effrite au gré des difficultés. Donc si tant est qu’il se batte pour le Mali il doit tout faire pour satisfaire la demande sociale.

En définitive,  Assimi Goïta et son gouvernement doivent  ouvrir de nouvelles voies de ravitaillement du pays en produits stratégiques. La vie chère dont se plaignent les Maliens peut être surmontée rapidement en profitant des opportunités que constitue l’émergence de nouvelles puissances industrielles. C’est en tout cas la seule corde qui manque à son arc pour que la musique soit mélodieuse au grand bonheur du vaillant et résilient peuple malien.

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