– Suite au retrait de la candidature de Rose Wardini
La liste des candidats pour la présidentielle au Sénégal est passée de 20 à 19 après que le Conseil constitutionnel a pris acte, mardi, du retrait de candidature de Rose Wardini la veille.
« La liste des candidats à l’élection présidentielle est modifiée… », a souligné la Haute juridiction, dressant à l’effet la nouvelle liste.
« J’ai décidé en toute souveraineté (…) de retirer ma candidature à l’élection présidentielle de 2024 », avait indiqué Wardini ayant dernièrement bénéficié d’un contrôle judiciaire.
Placée en garde à vue le 2 février courant suite à l’éclatement de l’affaire sur sa double nationalité (franco sénégalaise) malgré sa déclaration sur l’honneur attestant de sa nationalité exclusivement sénégalaise, Wardini, une des deux femmes candidates au scrutin, a été inculpée pour les délits d’escroquerie au jugement et faux en écriture authentique et publique, entre autres.
Le cas de Rose Wardini avait été parmi les raisons avancées par le président Macky Sall en même temps que les allégations supposées de corruption de deux juges du Conseil constitutionnel pour motiver le report sine die de la présidentielle lors de son discours à la nation du 3 février.
Deux jours après, le parlement a validé le report du scrutin au 15 décembre 2024.
Statuant sur des requêtes introduites par des candidats et des députés, le Conseil constitutionnel a jugé non conformes à la Constitution les deux décisions qu’il a finalement annulées. La juridiction a, dans la foulée, appelé les autorités à tenir le scrutin dans les meilleurs délais.
Le président Sall a dit prendre acte de la décision du Conseil qu’il s’est engagé à « faire pleinement exécuter ». Il avait promis de mener, dans cette logique, les consultations nécessaires pour l’organisation de la présidentielle dans les délais requis par la juridiction constitutionnelle.
Officiellement, seul le candidat Mamadou Lamine Diallo a été reçu par le président Macky Sall depuis l’annonce desdites consultations.
« Mamadou Lamine Diallo a été reçu par le président de la république. Il en est de même pour Thione Niang (candidat recalé). C’est eux qui ont choisi d’en faire part à l’opinion ; peut-être bien que d’autres ont été reçus sans pour autant l’annoncer publiquement. Le président de la République s’est engagé pour des concertations larges et il est dans cette voie. Il a son agenda et il est en train de le mener », a noté une source à la présidence.
Mercredi, 16 des 19 candidats ont, dans un communiqué, constaté avec amertume que depuis la décision du Conseil constitutionnel, aucun acte n’a été posé par les autorités dans le sens d’exécuter la décision.
« La nouvelle date du scrutin de même que celle de la passation de service entre le Président et son successeur doivent se tenir au plus tard le 2 avril », ont estimé les 16 candidats, tout en exhortant le peuple à continuer la mobilisation pour le respect de la légalité constitutionnelle.
« Aar sunu élection » (sécuriser notre élection en langue locale) qui a projeté une nouvelle manifestation à Dakar pour samedi après celle de la semaine passée, préconise la date du 3 mars ou du 10 mars pour la tenue du 1er tour.
Des candidats recalés dont Karim Wade, candidat du parti démocratique sénégalais (Pds), demandent une reprise de tout le processus électoral pour une présidentielle inclusive, libre et transparente.
Une demande à laquelle souscrivent plusieurs autorités de la majorité présidentielle à l’image de la ministre Thérèse Faye ou du président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle, Abdou Mbow.
Tous, ont l’attention portée vers le président Sall qui avait, à l’occasion de son discours du 3 février, affiché son engagement à pacifier le climat social en perspective de la tenue du scrutin présidentiel.
