Les forces de l’ordre sénégalaises en position devant le Palais de justice de Dakar, où Barthélémy Dias était attendu pour comparaitre, le 10 novembre 2021.

Au Sénégal, des tensions ont eu lieu après l’interpellation ce mercredi 10 novembre des opposants Barthélémy Dias –candidat à la mairie de Dakar aux élections locales de janvier-, Ousmane Sonko –leader du parti Pastef- et Malick Gakou, du Grand Parti. Ils ont été conduits au camp de police Abdou Diassé, à Dakar, cet après-midi. Barthélémy Dias était convoqué ce matin au Palais de justice pour une audience en appel dans une affaire de meurtre qui remonte à 2011. Il dénonce un « complot politique » et avait lancé un appel à « envahir le tribunal ». Les trois opposants ont été libérés en fin de  journée. 

Barrages, gaz lacrymogènes, pneus brûlés…L’annonce de la libération des opposants en début de soirée a calmé les tensions de la journée. De retour à son domicile, accompagné d’Ousmane Sonko, Barthélémy Dias dénonce une nouvelle fois une stratégie pour empêcher –selon lui- sa candidature à la mairie de Dakar. « Ce qui se passe dans ce procès, ce n’est rien d’autre qu’une instrumentalisation de la justice par des hommes politiques. La vérité, c’est qu’ils ont des sondages qui les empêchent de dormir et ils sont en train de chercher tous les moyens pour ne pas organiser des élections le 23 janvier 2022 ».

Réponse de la majorité, dans la foulée : la coalition Benno Bokk Yakaar accuse Barthélémy Dias et ses camarades d’appels à l’insurrection dans une déclaration lue par Wally Fall. « Certains dirigeants irresponsables de l’opposition, ont lamentablement échoué dans leur entreprise insurrectionnelle de promotion du chaos et du désordre dans les rues de Dakar. Le maintien aujourd’hui de l’appel à leurs militants pour l’envahissement du tribunal de Dakar malgré le renvoi du procès prouve à suffisance que ses apprentis pyromanes ne reculeront devant rien dans leur funeste projet de déstabilisation de notre pays »

Juste après l’arrestation de Dias et de ses compagnons, Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, avait lancé en conférence de presse un « appel à la résistance » et à la mobilisation pour la libération des trois opposants. Il avait invité « les Sénégalais à se lever ». Dans la foulée, des manifestants en colère s’étaient regroupés sur l’axe routier de la VDN avec des pneus brûlés. 

Comment se sont déroulés les événements 

Barthélémy Dias était donc convoqué ce mercredi matin, il avait assuré qu’il répondrait à cette convocation, mais il a quitté son domicile alors que l’audience au Palais de justice se terminait. Cela a été très rapide, l’audience a été renvoyée au 1er décembre  

Au même moment, Barthélémy Dias, Ousmane Sonko, Malick Gakou et des centaines de partisans se sont mis en route vers le tribunal. Mais le trajet est émaillé d’incidents entre militants et forces de l’ordre. Des gaz lacrymogènes sont tirés. Le convoi est arrêté plus d’une heure dans le quartier de la Médina. Et c’est alors que les opposants devaient faire demi-tour qu’ils ont été embarqués dans un fourgon de la police, direction le camp Abdou Diassé 

Ces tensions en vue des élections locales rappellent les évènements qui avaient conduit aux émeutes meurtrières du mois de mars. Cela avait commencé avec la convocation d’Ousmane Sonko, visé par une plainte pour viol. Son cortège avait été bloqué et il avait été arrêté à l’époque pour « troubles à l’ordre public ». Comme lui, Barthélémy Dias parle de « complot ». Il estime que sa convocation en appel pour le meurtre d’un homme lors de l’attaque de la mairie de Mermoz Sacré Cœur en 2011 est directement liée à sa déclaration de candidature pour la mairie de Dakar. De son côté, la majorité l’a accusé ces derniers jours de manipuler l’opinion et de chercher à replonger le pays dans la violence.

Source: RFI

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