Le préfet de Dakar a interdit lundi la marche pacifique projetée ce mardi dans l’après-midi à Dakar par la plateforme « Aar sunu élection » (sécuriser notre élection, en langue locale), pour protester contre le report de la présidentielle du 25 février.
L’arrêté préfectoral publié lundi tard dans la soirée évoque « des risques de perturbation de la libre circulation des personnes et des biens » pour motiver la décision.
Au même moment, l’internet des données mobiles a été à nouveau suspendu mardi à cause de « messages haineux et subversifs diffusés à travers les réseaux sociaux », a annoncé le ministre de la communication par voie de communiqué.
La plateforme Aar sunu élection, composée de mouvements d’organisations et personnalités de la société civile, a dit prendre acte de la décision. Ghaels Babacar Mbaye, une des responsables, a informé Anadolu de la tenue d’une conférence de presse à 13 heures (GMT) pour la suite à donner à la mesure, alors que les membres étaient encore en réunion.
Dans sa note, le préfet de Dakar a demandé à la plateforme de lui proposer un nouvel itinéraire « qui fera l’objet d’instructions » pour tenir sa manifestation.
L’abrogation par le président Macky Sall du décret convoquant le corps électoral pour le scrutin du 25 février suivie de la validation du report du scrutin au 15 décembre 2024 a plongé le pays dans une crise profonde.
Au moins trois morts ont été enregistrés lors de manifestations contre le report déclenchées vendredi dernier dans plusieurs localités du pays.
Une délégation de parlementaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) conduite par Sidie Mohammed Tunis, président du Parlement sous-régional, séjourne depuis dimanche à Dakar dans le cadre d’une médiation.
Dans une déclaration commune publiée lundi, les anciens présidents de la République, Abdou Diouf (190- 2000) et Abdoulaye Wade (2000-2012), ont appelé à l’apaisement.
« Nous appelons l’ensemble des dirigeants politiques, du pouvoir et de l’opposition, ainsi que les responsables de la société civile, à participer à des discussions franches et loyales », ont-ils relevé ; ceci pour que « la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes, inclusives et incontestables ».
Le Conseil constitutionnel doit délibérer les jours à venir sur les requêtes de candidats aux fins de poursuite du processus électoral.