L’incertitude plane autour de la tenue de la compétition, prévue au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022. France 24 fait le point sur la situation.

La CAN au Cameroun serait-elle en danger ? Ce n’est ni la première rumeur, ni probablement la dernière, mais la résurgence des mesures sanitaires en raison de l’émergence du variant Omicron oblige à prendre au sérieux le danger qui pèse sur la plus grande des compétitions africaines de football qui doit avoir lieu du 9 janvier au 6 février.

Une « réflexion est engagée »

L’information, publiée mercredi 15 décembre par la chaîne RMC Sports, a fait grand bruit : une réflexion est engagée au sein de la Confédération africaine de football (CAF) sur l’annulation de la CAN au Cameroun.

Toujours selon nos confrères, plusieurs sélectionneurs nationaux ont eu écho de cette possibilité, sans que la moindre décision officielle ne leur soit annoncée pour le moment.

La pandémie de Covid et la propagation du variant Omicron sur le continent africain ont rendu nécessaire cette réflexion. En effet, au moment où les mesures sanitaires se remultiplient à travers la planète, la CAF serait folle ne pas au moins préparer une porte de sortie. Cependant, il n’existe pour lors aucune décision officielle en la matière.

Les clubs européens s’inquiètent et menacent

De plus, la CAF doit faire face à la pression des clubs européens, traditionnellement frileux à se passer de leurs internationaux africains pour une longue période en hiver, bien que les statuts de la Fifa les y contraignent.

En première ligne, les clubs anglais dont le pays est actuellement touché par une vague importante de Covid. Les joueurs africains appelés par leur sélection devraient ainsi effectuer une quarantaine à leur retour au Royaume-Uni, ce qui priverait les clubs de leurs joueurs pour une durée plus longue.

Ils se sont fait entendre par la voix de l’Association européenne des clubs (ECA) qui a écrit à la CAF une lettre le 10 décembre et dont la teneur a été révélée le 15 décembre : les clubs y menacent de retenir les joueurs en cas de manque de certitudes sur les protocoles sanitaires et de quarantaine démesurée au retour.

« À notre connaissance, la Confédération africaine de football n’a pas encore rendu public un protocole médical et opérationnel adapté pour le tournoi de la CAN, en l’absence duquel les clubs ne seront pas en mesure de libérer leur joueurs pour le tournoi », peut-on lire dans ce courrier électronique adressé vendredi dernier à la Fifa.

Outre le protocole sanitaire du tournoi, l’ECA pointe le risque d’une absence des internationaux plus longue que la période de mise à disposition prévue, en raison des « quarantaines et restrictions de déplacement » liées notamment à l’émergence du variant Omicron du coronavirus.

Selon les règles assouplies de libération des internationaux, confirmées à plusieurs reprises par la Fifa depuis août 2020, les clubs peuvent retenir leurs joueurs si « une quarantaine d’au moins cinq jours est obligatoire à compter de l’arrivée » sur le lieu « où est censé se disputer le match de l’équipe nationale » du joueur, ou sur le lieu du club de celui-ci à son retour.

La CAF fait le dos rond

Sollicitée par l’AFP, la Confédération africaine de football a d’abord renvoyé vers un communiqué publié mercredi matin où Véron Mosengo-Omba, secrétaire général de la CAF, exhorte le comité d’organisation camerounais à « travailler jour et nuit afin de s’assurer que tout soit en place pour le match d’ouverture du 9 janvier 2022 ».

« L’ECA n’est pas l’employeur des joueurs sélectionnés pour la CAN, n’a pas de rapport contractuel avec eux, donc ne peut pas interdire leur libération », a ajouté Véron Mosengo-Omba dans la soirée auprès de l’AFP.

Par ailleurs, il s’est étonné des exigences concernant le protocole sanitaire, soulignant que « l’Europe est plus touchée que l’Afrique » par l’actuelle vague de Covid-19 et conserve pourtant « des stades pleins ».

Le Cameroun se veut rassurant

Interrogé par l’AFP, un haut dirigeant anonyme de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a qualifié ces spéculations de « fake news ».

Interrogé par France 24, le docteur Yap Boum, chargé de coordination sanitaire de la CAN, se veut également rassurant : « Le Cameroun a les capacités de séquençage pour dépister le variant. De plus, nos données prouvent que le Cameroun a passé la troisième vague et il n’y a pas plus de 50 nouveaux cas par jour », explique le professeur. « Nous contrôlons l’épidémie. » »L’épidémie est sous contrôle » au Cameroun

Enfin, la CAF a annoncé la tenue d’une conférence de presse jeudi 16 décembre, où devrait être révélée le protocole sanitaire visant à rassurer toutes les parties concernées.

Source F24

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