Alors qu’au Cameroun et sur l’ensemble du continent africain, seules 22,5 % de femmes ont accès aux technologies informatiques, la Commission européenne des Nations unies a mis en place une formation au codage à destination des jeunes femmes, visant à combler le fossé numérique entre les sexes. Au Cameroun, 1 500 d’entre elles sont actuellement formées.

L’objectif est de combler le fossé numérique entre les sexes sur le continent africain. Au Cameroun, grâce à une formation de la Commission économique des Nations unies, quelque 1 500 adolescentes et jeunes femmes âgées de 12 à 25 ans seront bientôt capables de programmer des jeux vidéo, des logiciels et des applications numériques.

Celles-ci apprennent le code informatique, un langage devenu omniprésent, avec ses règles et son vocabulaire, pour développer des solutions du quotidien. Au total, la Commission économique de l’ONU espère former 8 000 jeunes Africaines dans les technologies de l’information et de la communication (TIC). Une première sur un continent où l’inclusion des femmes dans ce domaine reste un défi majeur. Notamment au Cameroun où les professionnelles du codage ont souvent du mal à se faire accepter dans les entreprises.

« Montrer au monde ce que je suis capable de faire »

« Je suis en train de faire un concert où il y a une ballerine qui commence à danser. Pour commencer, j’ai d’abord choisi ma figurine et après j’ai choisi l’arrière plan », explique à France 24 Gloria, qui, à 12 ans, crée son propre dessin animé. « Je compte aussi créer mes propres comptes scratch pour pouvoir créer mes propres bandes dessinées, mes propres jeux. »

Un langage répondant à sa propre grammaire que comptent bien maîtriser ces adolescentes dans cette université de Yaoundé. Elles sont 300 à participer à cette formation express au codage mise en œuvre par les Nations unies. « J’ai quelques idées que j’aimerais mettre en place grâce à la robotique », affirme Lise. « C’est un domaine du codage qui souvent n’intéresse pas les filles, mais moi ça m’a vraiment intéressé. J’ai le sentiment que si je maîtrise le codage, je pourrai montrer au monde ce que je suis capable de faire. »

Au Cameroun, l’essentiel des métiers du code informatique sont occupés par des hommes. Pour Gloire Junior Bidias, formateur et codeur professionnel, cette initiation de 15 jours est un pari sur l’avenir. Le but est d’encourager les entreprises à recruter davantage de femmes.

« Parce que c’est du codage, l’ordinateur ne saura pas faire la différence entre un garçon et une fille », dit-il à France 24. « On se rend compte que lorsque la barrière de ce qu’elles sont disparaît, elles sont tout à fait comme tout le monde, et il y a des génies parmi elles. »

« Apporter notre pierre à l’édifice »

« En tant que femme, ça n’a pas été facile et ça n’est toujours pas facile puisque nous restons des exceptions et non la règle », témoigne Reine Essobmadje, une codeuse qui dirige depuis dix ans un cabinet où sont développés applications et logiciels informatiques. « Notre entreprise est clairement une référence puisque les entreprises avec lesquelles nous sommes généralement en compétition sont de très grosses multinationales. C’est aussi une fierté de montrer qu’avec notre expérience en étant des femmes, on peut apporter notre pierre à l’édifice. »

Selon un rapport de juin 2021 de la Commission économique des Nations unies, au Cameroun comme sur le reste du continent, seules 22,5 % de femmes ont accès aux TIC.

Source: France 24

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