Le déploiement de mercenaires russes est en cours au Mali, selon les partenaires occidentaux de Bamako, qui ont dénoncé, jeudi dans un communiqué commun, l’arrivée du groupe Wagner pour appuyer les forces armées maliennes.
L’offensive diplomatique européenne n’aura pas suffi à décourager Bamako de recourir aux services des milices de Wagner. Les partenaires occidentaux du Mali ont dénoncé, jeudi 23 décembre, le déploiement de mercenaires russes de ce groupe proche du Kremlin sur le territoire malien, dans un communiqué.
Pour autant, les signataires ne menacent pas directement Bamako d’un départ des forces étrangères, alors que Paris prévenait jusqu’ici que l’arrivée sur le territoire malien des paramilitaires de Wagner serait « incompatible » avec le maintien des soldats français déployés au Mali.
« Nous, partenaires internationaux résolus à soutenir le Mali et son peuple dans leurs efforts pour parvenir à une paix et une stabilité durables et à lutter contre le terrorisme, condamnons fermement le déploiement de mercenaires sur le territoire malien », peut-on lire dans le document signé par 16 États (France, Allemagne, Belgique, Canada, Danemark, Estonie, Italie, Lituanie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni et Suède).
Ces derniers affirment regretter « profondément la décision des autorités de transition maliennes d’utiliser des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces armées maliennes et les services publics au bénéfice du peuple malien ».
Implication de la Russie
Le communiqué appelle également la Russie à se « comporter de manière constructive et responsable dans la région », soulignant le soutien apporté par Moscou au groupe paramilitaire russe : « Nous avons connaissance de l’implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali et appelons la Russie à se comporter de manière responsable et constructive dans la région. »
Mercredi, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avait déjà mis en garde le Mali contre des conséquences financières et une déstabilisation du pays, déjà en proie aux violences, si le gouvernement recrutait les miliciens de Wagner.
Le 13 décembre, l’Union européenne a sanctionné, le groupe paramilitaire russe ainsi que huit personnes et trois sociétés qui lui sont liées pour les « actions de déstabilisation » menées en Ukraine et dans plusieurs pays d’Afrique.
Le groupe Wagner est accusé d’avoir « recruté, formé et envoyé des agents militaires privés dans des zones de conflit du monde entier afin d’alimenter la violence, de piller les ressources naturelles et d’intimider les civils en violation du droit international, notamment du droit international des droits humains », précise le communiqué.
Source: France 24