Le m’bolon est un instrument traditionnel malien, mélodique et percussif. Cet instrument, surtout joué dans le sud du Mali, a été inscrit le 14 décembre sur la liste du patrimoine immatériel mondial de l’Unesco nécessitant une sauvegarde urgente. Une forme de reconnaissance de la valeur culturelle de cet instrument, qui doit aussi permettre de le préserver des menaces qui le guettent.
Dans les cultures mandingues, senoufo et minianka, le m’bolon est joué lors de cérémonies rituelles, pour encourager les paysans avant les récoltes ou les guerriers avant le combat. Il est aussi présent dans les mariages, les baptêmes, les prières… Mais ce sont surtout les anciens qui le pratiquent.
Habib Sangaré, surnommé « Dia Bolon » pour sa maîtrise de l’instrument, n’a que 47 ans. Il a notamment joué pour Rokya Traoré, Cheick Tidiane Seck, Salif Keita, ou Kassé Mady Diabaté.
Mais lorsqu’il a commencé le m’bolon, ses proches ont d’abord tenté… de l’en dissuader : « Les gens ont essayé de me dérouter. C’est un instrument sacré. Les jeunes ne jouent pas du m’bolon. Je voyais seulement les vieux qui jouaient du m’bolon. Les jeunes qui voient les rituels que je fais, parce que j’adore l’instrument, ça peut les effrayer d’en faire. »
Un instrument en danger
Le désintérêt des jeunes générations est une menace, la raréfaction des ressources en est une autre. Le m’bolon est composé d’une calebasse recouverte de peau de vache, et de cordes tendues sur un manche en bois.
Moussa Cissé, chef de la délégation malienne par intérim à l’Unesco explique : « Avec le changement climatique, il y a une menace forte sur l’agriculture et sur les animaux. Avec les feux de brousse, les animaux quittent leur habitat naturel. Donc, il y a un risque énorme que les matériaux entrant dans la constitution de ces instruments ne puissent pas être disponibles. »
L’inscription du m’bolon au patrimoine immatériel mondial de l’Unesco, nécessitant une sauvegarde urgente, doit justement permettre de renforcer les moyens de préservation de cet instrument.
Source RFI