L’ancien président congolais, Joseph Kabila.

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, et sa famille sont accusés par une vaste enquête de médias internationaux et d’ONG sortie vendredi d’avoir détourné au moins 138 millions de dollars des caisses de l’État en 5 ans. 

Une enquête de médias internationaux et ONG affirme vendredi 19 novembre que l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila et sa famille ont « siphonné » en cinq ans au moins 138 millions de dollars des caisses de l’État avec la complicité d’une banque.

Cette enquête, intitulée « Congo hold-up », s’appuie sur 3,5 millions de documents bancaires confidentiels, obtenus par le média d’investigation français en ligne Mediapart et l’ONG Plateforme pour  la protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF), précise Mediapart.

Ces données ont été analysées pendant six mois par 19 médias internationaux et cinq ONG, coordonnés par le réseau European Investigative collaborations (EIC), ajoute le média qui promet de détailler dans les prochains jours le fonctionnement de ces détournements opérés entre 2013 et 2018.

Dans un communiqué de presse, le service de communication de Joseph Kabila a qualifié les conclusions de cette enquête de « fausses accusations » et « manoeuvres dilatoires », en déplorant un « acharnement injustifié de certaines puissances cachées derrière ces médias ».

Complicité de la banque BGFI 

Les 138 millions de dollars que cette enquête assure avoir retracés ont été détournés « avec la complicité de la banque BGFI RDC » (filiale en RDC du groupe bancaire BGFIBank basé au Gabon), dans laquelle des proches de Joseph Kabila avaient des intérêts et responsabilités, « en particulier à travers une société écran installée dans un garage ».

Selon l’enquête, cette société a servi de « véhicule à la corruption du régime » et à « prélever une sorte de ‘taxe Kabila’ auprès de plusieurs institutions et entreprises publiques congolaises »: la Banque centrale, l’entreprise minière Gecamines, l’Assemblée nationale, la commission électorale, la société des transports et des ports, le fonds d’entretien routier…

Sollicitée à Kinshasa par l’AFP, la banque n’avait pas encore réagi vendredi en fin d’après-midi.

« L’un des exemples les plus choquants concerne l’argent des routes, dont la RDC manque cruellement », estime Mediapart qui met en parallèle « l’indécente fortune » qu’aurait accumulée la famille Kabila et l’état de la RDC qui, « malgré ses immenses ressources minières (…) est le 6e pays le plus pauvre du monde ».

« Plus de 70% des Congolais survivent avec moins de deux dollars par jour », ajoute l’article, « la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable et 90% n’a pas l’électricité ».

Les auteurs de l’enquête ajoutent avoir tenté d’obtenir des réponses des personnes mises en cause dans ce présumé « hold-up » d’État mais, disent-ils, « la plupart n’ont pas répondu ». 

Joseph Kabila est arrivé au pouvoir à 29 ans, en janvier 2001, après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila qui avait renversé en 1997 l’ancien dictateur Mobutu Sese Seko. Il a été président jusqu’en janvier 2019, lorsque l’actuel chef de l’État Félix Tshisekedi lui a succédé.

Source: France 24

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