L’attaquant égyptien Mohamed Salah, le 30 janvier 2022 face au Maroc, lors de la CAN au Cameroun

Cinq ans après leur dernier face-à-face, en finale de la CAN 2017, le Cameroun et l’Égypte se retrouvent jeudi 3 février à Yaoundé, pour la deuxième demi-finale de la CAN 2022. Le face-à-face est très attendu entre ces deux cadors du football africain, qui ont un historique commun lourd. Un seul rejoindra le Sénégal en finale.

On connaît la moitié du programme du 6 février, jour de la finale de la CAN 2022. En battant le Burkina Faso 3-1 mercredi, le Sénégal s’est offert le premier ticket. Reste à déterminer son futur adversaire : le Cameroun, qui rêve du titre sur son sol, ou l’Égypte, qui détient le record de victoires avec sept sacres ? Lions indomptables et Pharaons croisent le fer jeudi 3 février en banlieue de Yaoundé.

Ce sera la première fois que l’on rejouera au stade d’Olembé depuis la tragédie du 24 janvier et cette bousculade qui a coûté la vie à huit personnes et fait des dizaines de blessés. Il sera impossible de ne pas avoir une pensée pour les victimes. Mais le football reprend aussi ses droits dans ce lieu, et cette demi-finale réunit tous les ingrédients pour faire de ce match un grand rendez-vous.

Un calme égyptien mêlé de certitudes

Les stars de chaque côté sont au programme. Mohamed Salah, étincelant en quarts de finale face au Maroc, est bien sûr présent, n’en déplaise aux rumeurs des réseaux sociaux. Vincent Aboubakar, son alter-ego offensif côté camerounais, est là aussi, tout comme son compère Karl Toko-Ekambi. Ces deux-là ont marqué les 11 buts de leur pays dans cette CAN, dont 6 par le seul Aboubakar.

En conférence de presse, Carlos Queiroz, le sélectionneur de l’Égypte, a été interrogé sur la peur que suscite cette doublette. Philosophe, le technicien a répondu : « Un mot comme ‘peur’ n’existe pas pour nous. Ce n’est pas dans le dictionnaire du football. Dans notre dictionnaire du football, il y a le mot ‘respect’. Et bien sûr, nous avons un grand respect pour l’équipe du Cameroun. »

Karl Toko-Ekambi a inscrit deux buts face à la Gambie, il est l’homme du match.

Décidément très posé, Carlos Queiroz a enfoncé le clou : « Une fois pour toutes : il s’agit de football, d’un jeu. On peut gagner ou apprendre. Je n’utilise jamais le mot ‘perdre’. Soit je gagne, soit j’apprends. Une fois pour toutes, éradiquons les mots comme ‘peur’, ‘mort’, ‘guerre’. Nous avons déjà assez de problèmes dans le monde. »

Mais que cette attitude emplie de quiétude ne soit pas interprétée comme de la faiblesse. Les Egyptiens ont bien l’intention de briser le rêve des Camerounais. Avec le même calme olympien, Carlos Queiroz a répété plusieurs fois « nous sommes prêts ». Trois mots qui apparaissent presque plus inquiétants encore lorsqu’ils sont prononcés avec une telle placidité.

Zambo Anguissa : « La pression est positive »

André-Franck Zambo Anguissa assure que lui et ses coéquipiers sont « sereins ». « Nous avons confiance en nous et en nous qualités », insiste le Napolitain. Lui n’était pas présent lors du dernier Cameroun-Égypte. Et pour cause : il a découvert la sélection nationale en mars 2017, quelques semaines seulement après la fameuse finale de la CAN au Gabon. Le 5 février 2017, les Lions indomptables renversaient les Pharaons, avec un ultime but dans les ultimes minutes de Vincent Aboubakar, et soulevaient ainsi la cinquième CAN de leur histoire.

Avant ce sacre, il y avait eu de la peine aussi, avec ce match nul d’octobre 2005 à Yaoundé (1-1) qui fut fatal aux Camerounais dans l’ultime ligne droite vers la Coupe du monde 2006. Zambo Anguissa, 10 ans à l’époque, n’a pas oublié. Aujourd’hui, c’est à lui, leader du milieu de terrain, de contribuer à écrire une nouvelle page de l’histoire des Cameroun-Égypte. Et comme d’habitude depuis le début de la compétition, inutile de parler de pression aux Lions indomptables : « La pression est aujourd’hui positive. Quand tu fais ce métier de footballeur, ce sont des matches et des compétitions que tu as envie de jouer. On ne ressent pas vraiment la pression. »

André-Franck Zambo Anguissa a bien conscience des attentes du peuple camerounais. « Nous sommes la génération privilégiée, celle qui a le plaisir, l’honneur et la lourde responsabilité de défendre ce trophée à la maison », confie-t-il. Pour espérer vivre ce rêve en fin de semaine, une seule solution : éliminer l’Égypte, sans doute le plus gros adversaire rencontré par le Cameroun depuis le début de la CAN.

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