La junte malienne a riposté aux sanctions de la CEDEAO, lundi, en exigeant le retour de ses ambassadeurs en poste dans les pays voisins. Le Mali a également annoncé la fermeture de ses frontières terrestres et aériennes avec les États de la CEDEAO.
La tension monte entre le Mali et les pays de la CEDEAO. Le pouvoir malien a annoncé, lundi 10 janvier, le rappel de ses ambassadeurs en Afrique de l’Ouest et la fermeture de ses frontières avec ses voisins de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) , en réaction à sa mise sous embargo par les dirigeants ouest-africains réunis la veille à Accra.
« Le gouvernement du Mali condamne énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes » et rappelle ses ambassadeurs dans les pays de la CEDEAO, affirme un communiqué lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, en uniforme, le colonel Abdoulaye MAÏGA.
« Le gouvernement du Mali regrette que des organisations sous-régionales ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extra-régionales aux desseins inavoués », a-t-il ajouté, sans les nommer.
La junte annonce aussi fermer ses frontières terrestres et aériennes avec les pays de la CEDEAO.
Pour sa part, la compagnie aérienne Air France a confirmé qu’elle ne pourra pas assurer la desserte de Bamako au Mali lundi, « en raison de tensions géopolitiques régionales liées à un embargo décidé par les pays membres de la CEDEAO ».
Gel des aides financières et des avoirs
La CEDEAO et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont pris, dimanche, une batterie de mesures économiques et diplomatiques vigoureuses à l’encontre du Mali pour sanctionner l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années.
Ces mesures sont la conséquence, notamment, de la promesse non tenue des colonels d’organiser le 27 février des élections présidentielle et législatives qui auraient ramené des civils à la tête du pays.
La CEDEAO, qui maintient les échanges commerciaux des produits de première nécessité, a aussi décidé de couper ses aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Les pays membres vont rappeler leurs ambassadeurs au Mali, théâtre de deux coups d’État militaires depuis 2020 et en proie à une profonde crise sécuritaire.
Ces sanctions prennent effet immédiatement, ont-ils précisé. Elles ne seront levées progressivement que lorsque les autorités maliennes présenteront un calendrier « acceptable » et que des progrès satisfaisants seront observés dans sa mise en œuvre.