Un vrai film western, voilà à quoi ressemble cet acharnement politique contre l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga à la Cour suprême selon les proches de ce dernier. D’abord un flash à l’ORTM à 21h, le mardi passé, suivi d’une convocation et enfin une mise sous mandat de dépôt.La quasi-totalité des Maliens se posent la question de savoir comment cette procédure a été lancée par le procureur général près de la Cour suprême, Mamadou Timbo.Cela a fait réagir l’Association Malienne des Procureurs et Poursuivants (AMPP) à travers son président. La fonction de premier Avocat général au Parquet de la Cour Suprême de Mohamed Chérif Koné n’a pas empêché de dénoncer ce qu’il décrit comme une instrumentalisation de la justice. Il s’est prononcé sur les antennes de nos confrères de RFI, le vendredi dernier.«Les membres de la Cour Suprême ne sont même pas au courant de ce qui se passe ici. On ne comprend pas du tout la procédure parce nous n’avons pas du tout été associés”, a déclaré Mohamed Chérif Koné.“C’est sur les réseaux sociaux et dans la rue que nous apprenons des informations par rapport à ce dossier” a t-il déploré.“C’est très inquiétant. La procédure donne l’odeur d’une justice instrumentalisée. Et cette tentation d’instrumentalisation de la justice est très dangereuse”, poursuit Mohamed Chérif Koné.Cette situation décrédibilise le Mali qui est pays de droit. “Nous sommes dans un État de droit. Les règles de procédure sont d’ordre public. Nous ne voyons pas par quelle astuce la Cour suprême peut se substituer à la Haute Cour de Justice qui est seule habilitée à connaître ces dossiers qui impliquent des ministres ?”, a estimé, Mohamed Chérif KonéIl ajoute également que: “Ce n’est pas parce que l’Assemblée nationale est dissoute que la Haute Cour de Justice n’est pas là. Parce qu’elle est prévue par la Constitution” a affirmé le 1er avocat de la cour suprême, Mohamed Chérif Koné.“L’Association des procureurs se bat contre l’impunité, notamment des plus hautes personnalités qui doivent être les premiers à donner les exemples de droiture, de probité, mais nous tenons à ce que les règles de procédure soient respectées, que le citoyen soit respecté, que le droit de la défense soit respecté”, a t-il conclu.
Source: 22 Septembre