Nous avons jugé nécessaire d’approcher certains citoyens pour connaitre leurs opinions sur la gestion de la transition depuis sa rectification jusqu’à la période du Premier ministre par intérim. Qu’est-ce qui a changé? Ce qu’il faut faire? Lisez quelques réactions!
Oumar Baba Traoré, Président de l’Ajsm
Ce qui a changé
Je dirais d’abord sur le plan sécuritaire le Mali a fait beaucoup d’acquisition de matériels militaires. Le recrutement se fait aussi dans les différents camps de défense et de sécurité. Et de façon globale, je ne dirai pas comme les autres que l’armée monte en puissance, mais je dirai que l’armée a changé de posture. Ce qui a eu un impact positif sur la défense du pays. C’est vraiment un fait vérifiable depuis la rectification de la Transition.
Sur le plan diplomatique aussi, c’est vrai que nous nous sommes isolés, mais la diplomatie malienne donne l’idée d’un pays qui se fait respecter et cela aussi a des impacts sur le plan diplomatique.
Ce qui n’a pas changé
Sur la lutte tant attendue contre la corruption on est resté sur notre faim. Ils doivent travailler dans ce sens, faire des efforts pour mettre cette lutte contre la corruption au-devant. Et ensuite le panier de la ménagère. Aujourd’hui on sent que ça ne va pas du tout. Pratiquement les prix ont pris de l’ascenseur dans les différents secteurs. Ce qui fait que la cherté de la vie, non seulement elle demeure, je dirais qu’elle a même augmenté.
Que faut-il faire maintenant ?
Il ne s’agit pas de s’arrêter au système de subvention. Il s’agit de de mettre sur place ce véritable mécanisme de contrôle des prix avec des sanctions à l’appui et se rassurer que nous avons le maximum de quantité des produits de première nécessité. C’est très important et notre pays en a besoin maintenant.
Si je suis satisfait de la gestion faite par les autorités de la Transition ?
Je ne peux pas le dire totalement. Franchement ils sont venus trouver une situation vraiment délicate, très difficile et ce n’était pas donné d’avance qu’ils allaient changer tout en si peu de temps. Mais ce qui est sûr, je dirais que les autorités de la Transition, de façon générale, font le maximum, font ce qu’elles peuvent. Mais cela ne les dédouane pas en disant qu’elles ont un bon bilan. Non, loin de là. De façon globale on peut donner mention plus que passable aux autorités de la Transition.
Kali Sarmoye Cissé, président de la NIDEM
La gestion de la transition nous ne sommes pas totalement satisfaits dans la mesure où les maux qui nous ont poussés à sortir dans la rue, les raisons qui nous ont poussés à
mettre fin au régime de l’ancien Président feu M. Ibrahim Boubacar Keita ces mêmes maux demeurent toujours. Nous l’avons dit dans nos conférences de presse passées. Certes il y a eu de l’amélioration au niveau de la sécurité, mais beaucoup reste à faire. Et même par rapport à cette sécurité, nous avons eu en tant que l’un des acteurs de cette transition à faire des propositions qui n’ont pas été prises en compte tel que provoqué un échange franc avec les enfants du Mali qui ont pris des armes contre le Mali, ceux-là qu’on appelle les djihadistes ou les terroristes qui restent quand même maliens, a-t-il déploré. Il poursuit que toujours par rapport à cette sécurité, il regrette que dans certaines zones du Nord les populations ont décidé d’observer la désobéissance civile telle que les zones d’Ansongo dans la région de Gao. Donc, même sur la question sécuritaire, il faut parler avec beaucoup de limite et de réserve. « Nous disons donc aux autorités de la transition de continuer à rassembler les Maliens et surtout de ne pas oublier le plan d’action gouvernemental qu’elles ont présenté au peuple malien. Et surtout je tiens à rappeler qu’en tant que victime des évènements des 10, 11 et 12 juillet 2020 je reste frustré et abasourdi par le manque d’action des autorités de la transition. Parce que nous l’avons dit, la justice sous cette transition doit forcément commencer par rendre justice à ces victimes-là », a-t-il souligné. En tant qu’homme politique et responsable de NIDEM, il nous a assurés qu’ils vont tout mettre en œuvre pour la réussite de cette transition et ces mesures passent forcément par se dire la vérité. « Nous restons et demeurons véridiques dans toutes nos actions et dans tous ce que nous disons », a-t-il exprimé.
Oumar Bah, professeur d’enseignement supérieur et homme politique
S’agissant de la gestion du pays par les autorités de la transition, il a exprimé qu’il est satisfait à la moitié. Parce qu’en réalité, beaucoup de chose reste encore à changer. « Certes les autorités nous ont montrés des volontés qui éclairent en réalité ce que le peuple lambda aurait souhaité comme mode de gestion de notre pays. Mais elles ne peuvent être en même temps au four et au moulin. Il y a certains qui sont là pour l’exécution, mais qui font souvent des erreurs à ce niveau-là », a-t-il mis l’accent. Selon moi, il y a des choses qui ont changé depuis leur arrivée au pouvoir. Aujourd’hui, on ne vit pas chaque matin des drames qui faisaient état de nombre indéterminé de cadavres au rang de nos militaires, au massacre des villages, le nombre de déplacés diminue de plus en plus, et la restauration de l’Etat commence à être une réalité. Aujourd’hui, sur tout le territoire du Mali, on voit des autorités reconnues par la République qui y sont installées. Et surtout avec cette régionalisation poussée, on a vu le nombre de région augmenter ; tout ça est devenu une réalité. « Je les encourage à continuer dans ce sens, pour permettre une bonne administration, une bonne gestion des affaires sociales, une bonne gouvernance sur tout le territoire national. Ensuite, faire en sorte que le Malien puisse se sentir à l’aise chez lui. Et surtout qu’ils tiennent compte de cette justice sociale qui est le fondement de la bonne gouvernance », a-t-il parlé.
Il a affirmé que le citoyen lambda est écouté depuis leur arrivée, même si c’est vrai que tout le monde ne tire pas ses ficelles de la gestion actuelle, mais il faut reconnaître que la majorité de cette population lambda est presque satisfaite de la gestion actuelle. D’après lui, il y a rupture du passé et aujourd’hui nous sommes en face d’un nouvel élan qui tiendra compte de tous les Maliens où qu’ils soient.
Pour terminer, j’exhorte nos autorités de la transition à mettre les hommes qu’il faut à place qu’il faut, de donner à tout le monde ce qui lui revient. Aussi, permet à tout le monde d’avoir ce qui lui revient de droit. Avant de dire qu’Il faut de la transparence au service de l’Etat. Pour lui, les concours étatiques doivent être faits de façon transparente. « Il faut que tous les Maliens soient traités sur le même pied d’égalité sans quoi le pays n’ira nulle part », a souligné M. Oumar Bah.