Répartis le long des câbles, les répéteurs pourraient aisément tomber en panne. Surtout si les liaisons sont situées dans les hautes latitudes.
L’Internet pourrait-il, un jour, tomber en panne pour quelques jours voire quelques mois ? Un tel évènement n’est pas impossible, si la Terre est soumise à une tempête solaire particulièrement forte, ce qui est de moins en moins improbable.
À l’occasion de la conférence SIGCOMM 2021, qui vient de se tenir, le chercheur Sangeetha Abdu Jyothi a expliqué qu’un grand nombre de liaisons sous-marines longue distance tomberaient alors en panne, notamment celles qui relient l’Europe aux États-Unis. Et comme ces câbles sont difficiles à réparer, cette panne pourrait durer particulièrement longtemps.
Ce scénario catastrophe s’explique essentiellement par la topologie des liaisons sous-marines. Une tempête solaire se caractérise par l’éjection d’une grande masse de particules hautement magnétisées vers l’espace. Quand ces particules atteignent la Terre, elle provoque l’apparition de courants induits dans les circuits électriques, avec des intensités pouvant atteindre plus d’une centaine d’ampères. De quoi griller bon nombre d’équipements électroniques et informatiques.
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Certes, la fibre optique qui fait transiter les données est insensible au phénomène d’induction. Mais ce n’est pas le cas des répéteurs qui sont insérés tous les 50 à 150 km le long du câble sous-marin et qui ne supportent qu’une intensité de l’ordre d’un ampère. Plus le câble est long, plus les chances qu’il tombe en panne sont grandes. En effet, « même la panne d’un seul répéteur peut rendre toutes les fibres du câble inutilisable en raison du faible signal ou de la coupure électrique », peut-on lire dans le rapport du chercheur. Et pour réparer un répéteur, il faut envoyer un bateau de maintenance, une procédure qui peut durer quelques jours ou quelques semaines. Cela dépend de la localisation.
Par ailleurs, les effets d’une tempête solaire se font surtout sentir dans les hautes latitudes, au-delà de 40° nord ou 40° sud. Or, les liaisons entre l’Europe et les États-Unis se situent justement dans la zone au-dessus de 40° nord. A contrario, l’Asie du Sud-Est serait moins impactée par ce phénomène, car les câbles sont proches de l’équateur.
À noter que les datacenters ne sont pas non plus tous logés à la même enseigne. Le chercheur remarque que ceux de Google sont bien mieux répartis que ceux de Facebook. Ce dernier serait donc plus affecté par une grosse tempête solaire que le premier.
Source:O1net.com