Chérif Mahamat Zène, le chef de la diplomatie tchadienne.

Après le report du dialogue national inclusif au 10 mai 2022 au lieu du 15 février prochain, le gouvernement tchadien a voulu expliquer à ses partenaires qu’il essaye de bien faire les choses et voudrait compter sur eux. Le ministre tchadien des Affaires étrangères a tenu à expliquer de vive voix au corps diplomatique les raisons du report du dialogue national inclusif, processus qui doit permettre au Tchad de refonder le système politique.

Si le dialogue national inclusif est repoussé, c’est pour permettre au Qatar, ayant proposé d’accueillir le pré dialogue des mouvements politico-militaires, de mieux préparer leur participation.

« Ce report n’a pour seul objectif que la réussite du pré-dialogue et la participation de façon concertée de tous les acteurs concernés au dialogue national inclusif », explique le chef de la diplomatie tchadienne, Chérif Mahamat Zène.

Mais pour mener la transition à son terme, le gouvernement a besoin de la solidarité internationale rappelle le ministre tchadien des Affaires étrangères. « Le gouvernement compte sur votre compréhension et votre élan de solidarité pour mener la transition à son terme. A cet égard, il importe de souligner que la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre de la feuille de route demeure une préoccupation majeure du gouvernement de transition. »

Les élections toujours prévues avant la fin de l’année

Une solidarité qui reste toutefois conditionnée à des gages d’ouverture démocratique. Sur ce point, la junte a d’ailleurs voulu rassurer : Chérif Mahamat Zène a affirmé que le report du dialogue ne « remettait pas fondamentalement en cause » la tenue d’élections avant la fin de l’année.

Un point important pour l’Union africaine. Car si elle avait pourtant exigé une transition de 18 mois, l’organisation juge ce report acceptable, tant que cette transition n’excède pas la fin de l’année. « Nous n’allons pas trop sortir de la période de transition fixée, estime son représentant Basil Ikouébé.. C’est vrai, c’est 18 mois qui devait s’étaler jusqu’à octobre mais le chronogramme ne tient pas compte d’une réalité : celle de la période pluvieuse. Et il n’a jamais été possible d’organiser des élections pendant cette période, sinon on va exclure du processus une bonne partie de la population. Donc on avait déjà envisagé un léger glissement. Au lieu de tenir les élections en août-septembre, on pourrait les envisager à partir d’octobre. C’est juste qu’on les organise avant la fin de l’année, c’est-à-dire au plus tard en décembre. »

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