En Guinée, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, nouvel homme de Conakry depuis l’arrestation d’Alpha Condé, a tenu ce lundi 6 septembre, une « rencontre » avec les ministres et chefs d’institution de l’ancien régime au palais présidentiel. L’officier de l’armée de 41 ans a en effet « convoqué » ses « hôtes » sans pour autant leur adresser la parole. Du moins, pas directement.
Arrivé en dernière position avant de prendre place auprès de ses collègues des forces spéciales et des militaires, policiers et gendarmes, Mamady Doumbouya a tenu un discours dans lequel il demande aux ministres de restituer leurs véhicules de fonction, de transmettre tous les dossiers dont ils ont la charge aux secrétaires généraux des ministères en attendant la mise en place prochaine d’une nouvelle équipe.
« Une concertation sera ouverte pour décrire les grandes lignes de la transition. Ensuite, un gouvernement d’union nationale sera mis en place pour conduire la transition », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, les ministres se verront retirer leurs dossiers de voyage et ne sont pas autorisés à quitter le territoire durant cette transition dont la durée reste inconnue.
Le chef des putschistes a laissé entendre que son « coup de force » était légitime, estimant qu’Alpha Condé avait pris en otage le peuple guinéen pendant plusieurs années en privant les populations de leurs droits les plus absolus.
Le militaire est formel, la Guinée est aujourd’hui entre les mains de ceux qui veulent l’aider à prendre un nouveau décollage socio-économique. Le pays, souligne-t-il, a trop souffert des injustices et de l’arrogance d’une classe élite qui n’a rien fait pour son peuple.
Jusque-là, son « coup de force » reste condamné par la Communauté internationale qui réclame, depuis dimanche soir, un retour à l’ordre constitutionnel et la libération immédiate d’Alpha Condé.