Celui-ci est logé dans un hôtel de Noisy-le-Grand. Il fait l’objet d’une surveillance accrue.
Au moins un Afghan qui fait partie des rapatriés en France fait l’objet d’une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance ordonnée par le ministre de l’Intérieur.
Ce migrant afghan né le 30 avril 1991 à Kaboul et de nationalité afghane a été rapatrié en France le 18 août 2021.
Il est pour l’instant logé dans un hôtel de Noisy-le-Grand où il est soumis à un isolement sanitaire avec quatre membres de sa famille. Il a interdiction de sortir et de se déplacer en dehors de la ville sauf autorisation. Les forces de police se rendent tous les jours chez lui à 11 heures où il doit être présent. Il doit également déclarer sa nouvelle adresse s’il change d’habitation. Ces mesures s’appliquent pour une durée de trois mois. En cas de non-respect de celles-ci, il risque 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.
« Une menace particulière pour la sécurité »
Selon les services de renseignement, il a aidé à sortir de l’Ambassade de France des Français, des journalistes, des policiers et une centaine d’Afghans. Mais ce personnage, présenté comme ambivalent, est par ailleurs soupçonné de liens avec les talibans. Il a été récemment vu portant une arme dans les rues de Kaboul, ainsi qu’avec trois autres Afghans, également signalés pour leurs liens avec les talibans, dont son frère et un homme responsable d’un checkpoint taliban à proximité de l’Ambassade de France.
Pour ces raisons, il fait l’objet de cette mesure, car selon cette note que nous avons consulté, “il existe de sérieuses raisons de penser que son comportement constitue une menace d’une particulière gravité pour la sécurité et l’ordre public”.
Ce lundi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a expliqué pourquoi cet homme avait été rapatrié. « Cette personne a très largement aidé à l’évacuation de l’ambassade de France, nous pensons qu’il peut être lié aux talibans », a expliqué le ministre à l’AFP.
« Devant les difficultés extrêmement fortes de pouvoir faire des enquête de sécurité sur les personnes devant être rapatriées », les autorités françaises « ont accepté d’embarquer cette personne et sa famille », a ajouté le ministre.
Depuis leur soudaine prise du pouvoir le 15 août, les talibans tentent de convaincre la population qu’ils ont changé et que leur régime sera moins brutal que le précédent, entre 1996 et 2001. Mais cela n’endigue pas le flot de ceux qui ne croient pas en leurs promesses et veulent à tout prix partir.
Des dizaines de milliers de ressortissants étrangers, mais aussi des Afghans menacés ou ayant travaillé pour les alliés, ont déjà été évacués par les puissances occidentales ces dernières semaines.