L’un des griefs les plus touchants de la gouvernance IBK a été l’ébullition du front social. Le pouvoir de transition ne devrait pas s’inscrire dans ce registre, même si des signaux préoccupants se font sentir dans ce sens.

-maliweb.net- Pour une certaine quiétude de la Transition malienne, qui amorce actuellement sa dernière ligne droite, le front social doit nécessairement être surveillé comme du lait sur le feu. Non seulement surveillé, ce front plutôt traversé par des courants de convection, doit être refroidit, histoire de faciliter la poursuite des chantiers majeurs de cette période transitoire. Il s’agit en priorité de mettre le pied sur l’accélérateur du processus électoral.

Car, la phase qu’amorce actuellement la transition est trop sensible pour se permettre des séquences d’arrêt de travail, comme cela se fait remarquer depuis plusieurs semaines.

En effet, il y a de cela moins d’un mois, les syndicats des magistrats se sont faits entendre à travers une grève de cinq jours par rapport à leur rejet d’un projet de texte de loi organique relatif à l’âge du départ à la retraite de certains magistrats. Cette grève, que les syndicats avaient prévue reconduire pour aboutir à une grève illimitée a été finalement suspendue pour un temps. Ce qui n’a pas empêché le gouvernement de faire adopter le texte par le CNT, le parlement provisoire. Cette situation a provoqué un mécontentement des magistrats, qui projettent tenir une assemblée générale des membres à la Cour suprême ou ailleurs afin de se faire entendre. Ce qui constitue une menace au bon fonctionnement de l’appareil judiciaire et surtout au bon déroulement de cette phase de la transition.

Avant cette montée d’adrénaline au sein de la machine judiciaire, (le pouvoir judiciaire étant l’un des piliers de l’Etat de droit, le monde éducatif, notamment l’enseignement supérieur avait été déjà secoué par une grève de presque une semaine entière relativement à des revendications estudiantines. A cette fronde a failli se greffer un mécontentement des syndicats d’enseignants. Il a fallu une certaine diligence du gouvernement à travers le ministère du Travail pour que les enseignants n’acceptent renoncer à leurs prétentions revendicatives relatives au fameux article 39, qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive.

En outre, le syndicat des transports routiers du Mali avait entamé récemment, précisément le 20 décembre dernier un mouvement de grève perturbant plusieurs axes routiers du pays. C’était autour des griefs  comme la problématique de la circulation des gros porteurs et des tracasseries policières sur nos routes. Et, c’est après plusieurs jours que cet arrêt de travail a aussi été suspendu. Mais, des voix continuent de s’élever pour appeler à la reddition d’un nouveau débrayage.  Même si le secrétaire général du Syndicat national des transporteurs routiers, urbains interurbains et internationaux du Mali (Syntrui-Mali), Siaka Diakité avait confirmé, le lundi 26 décembre, la levée du mot d’ordre de grève intervenue, selon lui, à travers un accord avec le gouvernement.

Par ailleurs, dans d’autres départements, des bruits de préavis de grèves ou de mécontentements divers se font entendre au niveau de quelques syndicats. Ce qui semble troubler le sommeil de la ministre du Travail, de la Fonction publique et du dialogue social. La vieille ministre apparaît déjà comme éreintée par la course au dialogue social, marquée par des réunions assez houleuses durant lesquelles, des dirigeants syndicats comprennent difficilement le discours de l’austérité budgétaire, d’amour de la patrie ou d’esprit de sacrifices.

C’est cette situation qui pousse certains observateurs à tirer sur la sonnette d’alarme pour appeler les plus hautes autorités à renforcer le dialogue social anticipé, pour ne laisser aucune chance à des séquences d’arrêt de travail, hautement perturbatrices de la transition.

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